M. Dimitrij Rupel, président du Conseil des Affaires générales et Relations extérieures et ministre slovène des Affaires étrangères, a reçu aujourd'hui à Ljubljana l'envoyé spécial du Premier ministre de la République populaire de Chine, M. Guan Chengyuan. Ce dernier l'a informé du contenu de la lettre adressée par le Premier ministre chinois à M. Janez Janša, Président du Conseil de l'Union européenne et Premier ministre slovène. Ce document expose la position du Gouvernement de la RP de Chine à l'égard des récents événements qui se sont déroulés au Tibet et de ceux qui en découlent dans les Etats membres de l'Union européenne.
Dans sa réponse, M. Rupel a rappelé que la présidence de l'Union européenne avait déjà pris position sur ces événements. Il s’est dit convaincu que tant l'Union européenne que la Chine avaient intérêt à trouver des points convergents au sujet de la question du Tibet.
Le ministre slovène des Affaires étrangères a assuré son interlocuteur que la Slovénie et l'UE soutenaient les efforts de la Chine visant à la stabilité et au développement économique et social de ce pays et de la région tout entière. «Nous sommes fermement convaincus que le processus de démocratisation et le respect des droits de l'homme sont la meilleure voie pour atteindre ces objectifs », a ajouté M. Rupel. Poursuivant, le ministre slovène des Affaires étrangères a fait remarquer que la Slovénie et l'UE comprenaient la nécessité de rétablir la stabilité en Chine ; elles sont cependant persuadées que les autorités chinoises pourraient faire davantage d'avancées positives à l'égard de la situation au Tibet. L’opinion publique internationale ne dispose pas de suffisamment d'informations sur ce qui se passe au Tibet, tandis que celles, transmises par les organisations non-gouvernementales, rapportent que de nombreuses personnes auraient disparu, que les autorités chinoises seraient intervenues très brutalement et, afin d'assurer la stabilité au Tibet, qu'elles auraient procédé à de nombreuses arrestations. «De telles informations suscitent l'inquiétude de l'Union européenne. Des démarches positives sont nécessaires mais, avant tout, il faut que l'accès au Tibet soit libre et qu'il y ait une entière transparence,» a souligné M. Rupel. A cet égard, le président du Conseil de l'UE s’est dit convaincu qu'un dialogue ouvert de fond avec le Dalaï Lama pourrait contribuer à résoudre la situation. M. Rupel a ajouté que même si la présidence slovène n'entendait pas inviter le Dalaï Lama à la réunion officielle du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE, des contacts avec lui étaient néanmoins possibles à d'autres niveaux. Selon les propos du ministre slovène des Affaires étrangères, l'Union européenne espère que le Gouvernement chinois saura trouver le moyen d'exercer son influence sur les autorités tibétaines locales afin de rétablir une atmosphère de paix et de coopération.
A l'égard de certaines positions en relation avec les Jeux olympiques, M. Rupel a fait savoir que la Slovénie s’opposait au boycottage; les Jeux olympiques représentent le plus grand événement sportif au monde et il serait fallacieux de l’assimiler à un événement politique.
