M. Dragutin Mate, ministre slovène de l'Intérieur, qui préside actuellement le Conseil des affaires intérieures de l'UE, a conduit, aujourd’hui à Brdo pri Kranju, la conférence ministérielle* sur les futurs défis de la gestion des frontières extérieures de l’UE. Lors de la poursuite de la conférence, l’après-midi, les ministres ont discuté de la troisième communication de la Commission relative à la mise en place d'un système européen de surveillance des frontières (EUROSUR). Sur ce point, M. Mate a souligné que: « cela représentait une avancée importante pour l’introduction progressive d’un système européen de gestion intégrée des frontières. Nous avons traité de propositions portant sur des objectifs à court et à moyen termes, concernant des technologies issues de recherches scientifiques, appliquées à la future surveillance des frontières. »
Les ministres se sont entretenus sur les trois phases susceptibles de mettre définitivement en place, d’ici 2013, un système de lutte efficace contre l’immigration illégale et le crime organisé. La première phase, la mise en place de centres nationaux de coordination, est déjà en application dans quelques États membres, tout comme l’usage de technologies de pointe, telles que la surveillance des frontières par satellite et véhicules aériens non habités. La troisième phase prévoit une interconnexion des systèmes d’information actuels et futurs ainsi que l’établissement de sources de renseignements, sélectionnées et analysées sur une base commune, destinées à l’usage de tous les organes. M. Mate a fait au terme de ces discussions la déclaration suivante: « Il ressort des discussions que les États membres soutiennent le projet EUROSUR et la mise en œuvre d'une étude sur les éléments clés de ce projet. » Ces éléments comprendraient des recommandations techniques pour les centres nationaux de coordination et les systèmes nationaux de surveillance des frontières terrestres et maritimes ainsi que des solutions techniques en vue de mettre en place un réseau de communication sécurisé entre les centres nationaux de coordination et l'agence Frontex. Les États membres ont reconnu que Frontex pourrait jouer un rôle important dans le développement d'EUROSUR en lui prêtant un appui technique. « Les technologies de pointe pourraient aider les organes compétents à agir de manière rapide et efficace à l'égard de tout franchissement illégal des frontières extérieures, » a conclu M. Mate.
M. Michael Chertoff, secrétaire américain de la sécurité intérieure, et M. Michael B. Mukasey, procureur général des États-Unis, ont rejoint les ministres dans le prolongement des discussions. M. Chertoff a présenté les expériences et les points de vue des États-Unis sur la surveillance et la gestion des frontières et sur leurs défis respectifs. Il a également présenté trois éléments clés sur lesquels repose la surveillance des frontières aux États-Unis: des informations préalables obtenus sur les voyageurs qui souhaitent entrer sur le territoire des Etats-Unis, la demande de documents sécurisés (passeports biométriques) et la capture de données biométriques lors de l’entrée sur le territoire des États-Unis. M. Michael B. Mukasey a souligné que le travaille des organes des États-Unis ne serait pas marqué par tant de succès si les États membres de l’UE ne coopéraient pas de manière active avec ces derniers ; on ne peut pas imaginer la lutte contre le terrorisme et le crime international sans la coopération et la solidarité entre les pays. Selon M. Dragutin Mate, ministre slovène de l’Intérieur, la présentation faite par les deux hôtes américains « a expliqué quelques points ambigus, ce qui aura des effets positifs pour les discussions de demain portant sur les programmes d'exemption de visa et d’autorisation électronique de voyage. »
*La conférence est cofinancée par le Fonds européen pour les frontières extérieures.
