Le ministre des finances et président du Conseil « Affaires économiques et financières » (ECOFIN), M. Andrej Bajuk a présenté aujourd’hui, lors du forum financier qui s’est tenu à Luxembourg, l’expérience slovène en matière d’introduction de la monnaie européenne. Il a souligné dans son introduction que « la Slovénie avait voulu passer rapidement à l’euro. Notre premier programme était déjà prêt en novembre 2003, avant même l’adhésion de la Slovénie à l’UE ».
En voici les principales raisons :
Il a poursuivi en ajoutant que « le tolar slovène était une très bonne monnaie qui avait permis de stabiliser l’économie slovène durant les années clés de sa transition ; nous avons, toutefois, préféré passer d’une bonne monnaie à une monnaie encore meilleure, pour les raisons que j’ai évoquées précédemment. Afin de pouvoir passer rapidement à l’euro, la Slovénie a dû remplir des conditions d’ordre économique, à savoir les critères de Maastricht, et a dû se soumettre à des préparatifs d’ordre pratique. Dans le domaine économique, la Slovénie est entrée dans le mécanisme MTC II deux mois après son adhésion à l’UE et a dû mener une politique restrictive en matière de finances publiques afin de réduire son déficit. La réduction du taux d’inflation a représenté en elle-même une tâche particulièrement difficile. Nous nous sommes très sérieusement attelés aux préparatifs pratiques que nous avons, par ailleurs, menés à bien. Les analyses de l’opinion publique peuvent en attester : pas moins de 95% de la population était d’avis que le processus d’introduction de l’euro était une réussite et 92% estimait avoir été bien informée ».
Le ministre a souligné les impacts et les expériences slovènes relatives à l’introduction de l’euro : parmi ses avantages, il a rappelé que la croissance économique avait connu une progression de 5,7% en 2006 et de 6,1% en 2007. « Il s’agit des meilleurs résultats atteints après 1999 et je n’ai aucune raison de douter que l’intégration monétaire a influencé de manière positive nos résultats économiques, » a ajouté M. Bajuk. D’autre part, le ministre a souligné les pressions inflationnistes auxquelles la Slovénie avait dû faire face après l’introduction de l’euro. En 2007, le taux moyen d’inflation était de 3,6%, taux supérieur à celui escompté comme ce fut le cas dans tous les pays de l’UE. Cette situation s’expliquait avant tout par l’augmentation des prix des produits alimentaires et du pétrole. En Slovénie, ces deux facteurs ont contribué à hauteur de près de 80% à l’inflation totale annuelle, alors que l’introduction de l’euro n’y a contribué qu’à raison de 0,3%.
Les écarts d’inflation entre la Slovénie et la zone euro dans son ensemble relèvent également du rapprochement de la Slovénie des Etats membres les plus développés, fait également attesté par la croissance enregistrée en Slovénie, qui est deux fois supérieure à celle de la zone euro.
Au terme de son discours, M. Bajuk a attiré l'attention sur deux anniversaires importants qui seront célébrés cette année: le dixième anniversaire de l’Union monétaire européenne (UEM) et celui de la Banque centrale européenne (BCE). « Ces célébrations donnent l’occasion d’évaluer les résultats accomplis et de faire des projections pour le futur. L’UEM a joué un rôle essentiel dans la promotion de l’intégration économique en Europe et a accru la capacité de résistance des pays de la zone euro face aux chocs financiers. La stabilité macroéconomique s’est profondément renforcée et l’euro est devenu une monnaie de référence mondiale. Toutefois, les Etats membres de la zone euro doivent poursuivre l’intégration de leur économie et augmenter leur capacité à faire face aux chocs afin d’accroître leur compétitivité. Le futur élargissement de la zone euro multipliera les avantages apportés par une monnaie commune, la Slovénie apportant tout son soutien à cette politique ».
