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Avril

22.04.2008

Déclaration de M. Janez Lenarčič, decrétaire d’Etat, au nom du Conseil de l’UE au sujet de la hausse des prix dans l’EU et dans les pays en voie de développement


photo: Thierry Monasse

Session plénière du Parlement européen à Strasbourg, le 22 avril 2008

Seul le texte prononcé fait foi

Mesdames et Messieurs, chers députés,

L'Union européenne observe avec inquiétude la hausse des prix des produits alimentaires à laquelle elle est confrontée, au même titre que les autres pays du monde. Nous sommes conscients de la gravité de ce problème ainsi que de l'étendue de ses éventuelles incidences, en particulier sur les pays les plus pauvres du monde.

Pour ce qui est de l'offre, la hausse des prix est imputable, en premier lieu, à des pertes agricoles liées au changement climatique et, en conséquence, à la diminution des stocks, notamment de céréales, et à l'augmentation des coûts de production. Parallèlement, la demande ne cesse de croître du fait  de l'augmentation de la population mondiale tout comme du développement rapide de certains grands pays, tels que la Chine, l'Inde et le Brésil, où le renforcement du pouvoir d'achat et un plus haut niveau de vie s'accompagnent de modifications des habitudes alimentaires. La demande croissante à l'égard de la viande et des produits laitiers a un effet indirect sur la hausse des prix des céréales fourragères. Selon certains, la hausse des prix est également due à la croissance du marché des biocarburants et à la demande afférente en produits agricoles non alimentaires (par exemple, aux États-Unis, plus grand exportateur mondial de maïs, cette céréale est davantage destinée à la production de biocarburant qu'à l'exportation). C'est pourquoi nous nous efforçons, au sein du Conseil de l'UE, notamment dans le cadre du groupe de travail formé à cette fin, de formuler des critères de durabilité clairs afin de permettre une production durable de biocarburants qui ait peu d'incidences sur des éléments tels que les prix alimentaires.

Vu les origines structurelles de la hausse des prix susmentionnée, tant du coté de la demande que de l'offre, nous pouvons nous attendre à ce que les prix et leur augmentation persistent à un niveau supérieur à celui auquel nous étions habitués il y a dix ans.

À l'échelle mondiale, la hausse des prix a un effet particulièrement critique sur les pays dont les produits agricoles ou alimentaires représentent une part considérable des importations. Ce problème est très marqué dans les pays disposant d'un PIB faible ou intermédiaire et souffrant d'une structure moins compétitive de production et de commercialisation alimentaires. Cette question commence à ébranler la stabilité économique et ajoute de nouvelles dimensions au problème de la pauvreté: la hausse des prix pourrait donc provoquer des émeutes sérieuses au niveau mondial, tout en menaçant la stabilité politique.

Afin de garantir un approvisionnement alimentaire de base, il faudrait stimuler, entre autres, la production agricole dans les pays les plus pauvres. De même, il faudrait inciter les pays les plus riches à allouer des moyens financiers pour soutenir le développement des pays les plus pauvres et à s'investir davantage dans les activités des organisations humanitaires.

L'UE cherche, pour sa part, à enrayer la hausse des prix de différentes manières: ainsi, les nouvelles réformes de la politique agricole commune visent à la mise en place d'une agriculture européenne plus durable et mieux adaptée aux lois du marché. Ensuite, ceci étant applicable dès 2008, l'UE s'est prononcée en faveur de la suppression du régime obligatoire de gel des terres, élargissant ainsi les terres arables destinées à la production alimentaire au sein de l'UE. L'abrogation définitive de cette obligation, ainsi que de celle de l'aide octroyée aux cultures énergétiques, a d'ailleurs été proposée dans le cadre de l'examen de la politique agricole commune.

Les efforts visant à promouvoir les recherches qui permettraient de produire des biocarburants de deuxième génération, sont tout aussi importants, issus de produits résiduels (la paille, les copeaux de bois, les abats de boucherie etc.). Enfin, l'UE est disposée à supprimer, dans le cadre des négociations de l'OMC, les aides aux exportations d'ici fin 2013. La question de l'instabilité des marchés agricoles devient ainsi l'un des principaux défis de l'agriculture et de la politique agricole de l'UE. 

Compte tenu de l'éventualité de la poursuite de la hausse des prix, cette question a déjà été examinée par le Conseil «Agriculture et pêche» d'avril. Il est fort probable qu'il en discutera également lors de ses prochaines réunions.  Enfin, cette question sera également traitée par les ministres des autres formations du Conseil de l'UE.

Par ailleurs, l'objectif d'enrayer la montée des prix est partagé par les organisations internationales suivantes, celles-ci œuvrant dans le domaine de l'agriculture: l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA), le Programme alimentaire mondial (PAM) ainsi que d'autres agences des Nations Unies. La présidence slovène assistera à la conférence internationale sur la sécurité d'approvisionnement alimentaire, les défis liés au changement climatique et la bioénergie, qui se tiendra du 3 au 5 juin 2008 à Rome, sous les auspices de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture.

La hausse des prix est un défi mondial. Il nous revient donc de nous y atteler attentivement et de consacrer tous nos efforts  à l'ensemble des domaines concernés. Notre objectif est de rétablir la stabilité des prix sur les marchés.

Je vous remercie de votre attention.

 

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Date: 23.04.2008