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Février

07.02.2008

Discours d'ouverture de la ministre slovène de la santé Zofija Mazej Kukovič (Conférence « Le poids du cancer - Comment l'alléger ? »)


Monsieur le Commissaire, Mesdames et messieurs les députés des Parlements européen et slovène, mesdames et messieurs les représentants de l'Organisation mondiale de la santé, mesdames et messieurs les hauts représentants des États membres de l'UE, des Etats candidats, des Etats des Balkans occidentaux, chers participants ;

C'est un grand plaisir pour moi, que de pouvoir vous recevoir ici à Brdo, où la Slovénie accueille tous les événements majeurs appelés à se dérouler dans le cadre de  sa Présidence de l'UE.   

Je voudrais exprimer une chaleur particulière envers les participants qui se rendent en Slovénie pour la première fois. Je souhaite de tout cœur que vous puissiez consacrer une part de votre séjour à la découverte de notre beau pays, et que vous puissiez ressentir le tempérament hospitalier de ses habitants.

Votre participation à cette conférence consacrée à la maîtrise du cancer témoigne du grand intérêt que suscite cette cause, tant auprès du public professionnel que du personnel politique.  Du fait de mon itinéraire personnel, la recherche de moyens aptes à enrayer le fléau du cancer et à soulager les souffrances qu'il occasionne prend à mes yeux une importance particulière.

Dès avant ma nomination au poste de ministre de la santé, j'avais activement pris part aux initiatives engagées par l'organisation non-gouvernementale « Europa Donna »;  j'avais alors été témoin des angoisses des femmes frappées par le cancer du sein. L'attention portée aux histoires individuelles de ces femmes m'a amenée à réaliser que le cancer n'est pas une maladie comme les autres; qu’il appose son stigmate indélébile sur  chaque moment de la vie quotidienne des malades et de leur entourage. Mais ce que j'ai retiré de cette expérience, c'est aussi qu'il est possible de vaincre la maladie, et de retrouver une vie active. 

La lutte contre le cancer est, en matière de santé, l’objectif prioritaire de la Présidence slovène de l’Union. Ce choix n'est pas dû au hasard. Les données statistiques démontrent que, malgré des succès enregistrés dans les domaines de la prévention et du  traitement du cancer, le nombre de personnes malades dans la plupart des pays européens va croissant, la maladie frappant tant les femmes que les hommes.  Au cours de sa vie, un habitant sur trois de l'Union européenne en  sera victime, et un  habitant sur quatre décédera des suites d’un cancer.  En raison de  l’accroissement de la durée de la vie, et du vieillissement consécutif des  populations , on doit  s’attendre à faire face à un accroissement du nombre de malades, plus particulièrement au cours du troisième âge.   Le fardeau du cancer dans les années et décennies à venir ne fera que s'alourdir. D'ores et déjà, la maîtrise globale du cancer constitue un défi considérable pour les pays qui ont la charge d'assurer la sécurité sanitaire et sociale. A l'avenir, selon les prévisions relatives à l'accroissement du nombre de malades, cette tâche se fera de plus en plus pressante. 

De nombreux progrès sont intervenus dans ce domaine; nombreux sont néanmoins les défis que doivent maintenant relever les Etats membres et l’Union européenne dans la maîtrise du cancer.

Dans de nombreux pays, cet enjeu est au centre des  politiques de santé. 

Les pays les plus avancés ont atteint des résultats stimulants . De plus, le cancer a d’ores et déjà été porté au centre des préoccupation à l’échelon européen. Le programme communautaire intitulé "l'Europe contre le cancer" et certaines autres initiatives ont apporté  une contribution importante au renforcement de la coopération entre États membres, en vue  de réaliser les progrès espérés. De nombreux experts regrettent profondément néanmoins que, dans ce domaine spécifique, la coopération ait été interrompue. De bonnes initiatives, exprimées lors du soutien au programme n’ont  finalement pas abouti ;   par conséquent, les nouveaux États adhérents à l'UE après 2004 n'ont  bénéficié que de manière limitée des bienfaits et réalisations de la coopération issus du  programme mentionné.

Il est temps maintenant de regarder devant nous, afin de voir comment pourra être renforcée l’efficacité déjà acquise, mais aussi d’inventer de nouveaux moyens de coopération et de support mutuels. À cet égard, nous ne pouvons pas nous dissimuler l’existence d’inégalités importantes entre les Etats membres ; celles-ci se manifestent tant par des  disparités dans les taux de mortalité que par l’inégalité devant la mort des malades cancéreux.  Ces inégalités sont pour partie imputables aux différences  notables dans la mise en œuvre de la maîtrise du cancer, qui doit impliquer:

  • la prévention de la maladie,
  • un dépistage précoce,
  • le traitement, la réhabilitation, les soins palliatifs et
  • la recherche.  

Notre objectif doit être : prévenir autant que faire se peut !

Il est possible en effet de  dépister au moins un tiers des apparitions du cancer. Il a été prouvé que la prévention d'une maladie constitue le moyen le plus efficace et le plus approprié d’atténuer le fardeau que cause le cancer, quelque soit le pays envisagé. À cette fin, il est nécessaire de mobiliser l’ensemble du savoir existant, ainsi que de recourir à toutes les méthodes disponibles qui doivent être mises en oeuvre  par le biais dune coopération impliquant l’ensemble des acteurs.

Depuis longtemps, la prévention des maladies, y compris du cancer, ne se situe plus seulement dans le champ des politiques de santé ; elle engage la société entière. Il existe nombreux facteurs de risques, communs tant au cancer qu’aux autres maladies chroniques les plus fréquentes. En menant des activités efficaces et coordonnées visant à la réduction de ces facteurs, on peut s'attendre améliorer l’état de santé de tous. À titre d'exemple, je peux citer la nouvelle législation contre le tabagisme, la mise en oeuvre des mesures relatives à une alimentation plus équilibrée, l'encouragement de l'activité physique et la prévention contre les conséquences de la consommation abusive de l'alcool. Bien des choses ont été accomplies à cet égard en Slovénie.

La précocité du dépistage s’avère d’une grande importance contre les  catégories de cancer que l’on ne peut prévenir. Des études scientifiques fiables justifient l'introduction d’examens de dépistage rationalisés et pratiqués à grande échelle , contre les cancers du col de l'utérus, du sein, du grand intestin et du côlon. En 2003, les ministres ont exprimé leur soutien aux recommandations du Conseil relatives au dépistage.

La mise en place de programmes structurés constitue un défi pour chaque Etat.

La Commission élabore un premier rapport établissant un bilan de la mise en oeuvre des recommandations. Celui-ci constituera une base solide en vue de nouveaux accords et de l’obtention de  progrès en la matière. Dès la première suspicion de cancer, le malade doit pouvoir bénéficier d’ une prise en charge bien coordonnée par le système de santé en vue de recouvrer la santé. Toutes les activités telles que le  diagnostic, le traitement, la  réhabilitation, le soutien psychologique et social au malade et à ses proches, de même que les soins palliatifs – en cas de nécessité – doivent se dérouler de manière optimale, et générer le minimum de stress pour le  malade. Les soins administrés à celui-ci doivent être coordonnés et pluridisciplinaires. Ce n'est que de cette manière qu'on pourra obtenir une bonne coopération du patient. En outre, un système de santé approprié, de même que  la bonne coopération du patient, sont les seules garanties  du maintien d’une vie acceptable, tant au cours des phases de diagnostic et de traitement, qu’une fois la maladie surmontée.

Aujourd’hui, l’ensemble des États membres doivent faire  face à de grandes épreuves, du fait des transformations décisives que le développement très rapide des sciences et des  technologies a apporté aux domaines de la prévention, de l’établissement du diagnostic, et du traitement thérapeutique. Les Etats membres devraient, en fonction de leurs besoins et capacités, introduire toutes les innovations dans leurs systèmes sanitaires ; pour chacun d’entre eux, du fait des contraintes financières, ceci représente un défi supplémentaire. Au cours de ces efforts, l'échange des expériences, les apprentissages et  coopération mutuels s’avèrent irremplaçables. Nous pourrons envisager collectivement l’ensemble de ces aspects au cours des deux jours à venir, à la lumière des avis des éminents experts en la matière.

Je me réjouis beaucoup qu'une publication professionnelle exceptionnelle apparaisse comme la base de l'initiative slovène contre le cancer, sur laquelle se fondera, par ailleurs, la  recherche de nouvelles solutions  dans le champ de la maîtrise du cancer. C'est ainsi un plaisir pour moi de voir que notre objectif prioritaire a déjà suscité un intérêt élargi, et accédé à la visibilité. J'espère que des actions concrètes, tant d’ ordre politique que professionnel, accroîtront notre conscience à l’égard du problème ainsi que notre volonté d’y remédier.  

Chers participants, mes attentes envers vous sont grandes, car je suis convaincue que les ateliers thématiques de l'après-midi fourniront  une précieuse opportunité  d’échanges stimulants d’ opinions, d’ idées et de propositions qui serviront de base à un développement et à une coopération plus fructueuse encore à l'avenir. Je souhaite sincèrement que tous, ensemble, nous puissions initier  des démarches concrètes au sein de nos pays respectifs, afin de  contribuer à l'atténuation du fardeau du cancer pour le patient, ses proches et la société entière.

Pour terminer, permettez-moi de vous souhaiter un agréable séjour, ainsi qu’un travail couronné de succès.

 

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Date: 08.02.2008