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Janvier

30.01.2008

Intervention de M. Dimitrij Rupel, Ministre des Affaires étrangères de la République de Slovénie, Président du Conseil de l’UE


Monsieur le Président,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,

C'est un plaisir pour moi de pouvoir m’adresser à vous, ici à Strasbourg, et d’avoir la possibilité de vous présenter les objectifs prioritaires de la Présidence slovène du Conseil de l’Union européenne pour le 1er semestre 2008.

Nous vivons un moment qui est d’une importance historique pour l'UE. Le premier mandat de présidence exercé par un nouvel État membre confirme la légitimité de la décision d’unir le continent européen et de surmonter son clivage contre-nature.  Nous tenons à rendre hommage au courage des nations démocratiques occidentales et de celles de l’Europe centrale et orientale qui ont su saisir l’occasion historique qui s’est présentée à elles à la fin de la Guerre froide.

Je voudrais remercier la Présidence slovaque pour son invitation à participer à cette réunion, et réitérer notre plein soutien et notre engagement pour accomplir les missions dont nous avons été investis. Nous nous réjouissons de notre coopération pour les mois à venir. Nous souhaiterions également remercier nos amis suédois d’avoir accepté de modifier la date du mandat de  la présidence du Comité des ministres du Conseil de l’Europe.

 

Mesdames et Messieurs,

La plupart des objectifs prioritaires de la Présidence slovène ont été déterminés par le programme de 18 mois, présenté conjointement pour la première fois par un groupe de trois présidences, en l'occurence allemande, portugaise et slovène, et par l'agenda hérité du Conseil de l'UE. 

C’est sur cette base que la Slovénie a défini cinq objectifs prioritaires : le futur de l’Union et la mise en oeuvre opportune du Traité réformé, un lancement réussi du nouveau cycle de la stratégie de Lisbonne, les questions relatives aux changements climatiques et à l’énergie, le renforcement de la perspective européenne pour les Balkans occidentaux, et le dialogue entre cultures, confessions et traditions dans le cadre de l’Année européenne du dialogue interculturel.

Pour ce qui est de la mise en oeuvre du Traité de Lisbonne, notre tâche principale consiste à encourager le processus de ratification. Conjointement avec les 26 États membres et, tout particulièrement, avec la future Présidence française, nous sommes résolus à jeter les nouveaux fondements de l’Union avant les élections au Parlement européen de 2009. La Slovénie veut servir d’un bon exemple et envisage une ratification du traité dans un délai aussi court que possible.

La ratification du traité de Lisbonne sera très importante pour la collaboration entre l’UE et le Conseil de l’Europe : le nouveau traité, en effet, autorise l’adhésion de l’Union européenne à la Convention européenne des droits de l’homme, ce qui renforcera le système de protection des droits de l’homme à travers toute l’Europe. La Présidence continuera à investir ses efforts dans ce sens. 

En ce qui concerne la Stratégie de Lisbonne renouvelée, il y a lieu de remarquer que son deuxième cycle triennal a été lancé en 2008. À cet égard, la Présidence slovène continuera à promouvoir les priorités stratégiques dans les domaines relatifs à la recherche et l’innovation, au développement d’un environnement commercial compétitif, à l’adaptation du marché du travail aux changements démographiques ainsi qu’à l’approvisionnement en énergie et aux changements climatiques. Tous ces domaines réclameront une action décisive de la part de tous les États membres.

Nous sommes persuadés que la stabilité des Balkans occidentaux joue un rôle crucial pour la sécurité et la prospérité de l'Union européenne dans son ensemble. Ainsi, la Présidence entend renforcer la perspective européenne de tous les pays des Balkans occidentaux. La Slovénie cherchera à obtenir la réaffirmation de l’Agenda de Thessalonique de 2003, à achever le réseau des Accords de stabilisation et d’association avec les pays des Balkans occidentaux, et à renforcer la coopération régionale dans plusieurs domaines. Le processus d’élargissement et la Politique européenne de voisinage se trouvent également en bonne place dans  notre agenda. 

Le Kosovo est le point sur lequel se focalisent tous nos efforts dans les Balkans occidentaux. La résolution du futur statut du Kosovo ainsi que la gestion du processus post-statut pour lequel l'UE est prête à assumer un rôle central, devraient aboutir à la stabilité et à la sécurité de la région entière. Cela ne sera possible que si  l’Europe est forte et unie et implique tous ses partenaires. Nous saluons la contribution importante du Conseil de l’Europe à l’égard du règlement de la crise du Kosovo durant ces dernières années. Nous faisons référence, plus particulièrement, aux missions d’observation électorale, à la protection des droits de l’homme et du patrimoine culturel, à la réforme des institutions locales et à  la prévention de la criminalité.

Enfin et surtout, cette année a été proclamée Année européenne du dialogue interculturel. Une mise en œuvre effective d’une culture de la paix, du respect d’autrui, de la tolérance et du dialogue représente une tâche importante. Nous nous y attacherons, parallèlement à la promotion de valeurs communes sur lesquelles devrait se baser le dialogue entre les civilisations. Le dialogue interculturel, fondé sur la protection et la promotion de la diversité culturelle, est un élément indispensable à la construction d’une Europe plus humaine et tolérante. Il constitue, également, le socle de la cohabitation de tous les citoyens et citoyennes de l’Europe. Dans la même perspective, il est important de promouvoir la mobilité des jeunes ; à cet égard, la Slovénie est fière d’annoncer l’établissement de l’Université Euro-méditerranéenne et son inauguration au mois de mai 2008. 

Le dialogue interculturel sera la base de notre travail dans la première moitié de cette année. En même temps, il est l'un des domaines prioritaires du Conseil de l'Europe. Le Livre blanc sur le dialogue interculturel, que le Conseil de l'Europe est en train de rédiger, revêt une importance primordiale à cet égard. L'ébauche du Livre blanc a déjà été présentée le 7 janvier lors de la Cérémonie d'inauguration de l'Année européenne du dialogue interculturel à Ljubljana. Nous attendons avec impatience la publication et la présentation de ce Livre blanc dans les mois à venir.

 

Excellences,

La Slovénie affronte l'un des plus grands défis de sa brève histoire en tant qu’Etat indépendant. En 2005, elle a assuré la présidence de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Il s’agissait d’une tâche exigeante ; grâce à un travail acharné, à une bonne organisation et coordination, notre pays a réussi à satisfaire la confiance dont on lui avait témoigné.  Maintenant, la Slovénie assume la présidence de l'UE et, en mai 2009, elle aura la charge de la présidence du Comité des ministres du Conseil de l'Europe. Les activités qu'exercent ces trois institutions s'entrelacent et sont mutuellement complémentaires. Pour cette raison, il est essentiel de mettre en place un dialogue pertinent et constructif entre tous les partenaires.

Il y a toujours eu un lien très fort entre les activités du Conseil de l'Europe et celles de l'Union européenne. La contribution du Conseil de l'Europe à la naissance de nouvelles démocraties après la chute du mur de Berlin est connue de tous. Il est essentiel que le Conseil de l'Europe continue à jouer un rôle capital dans le domaine des droits de l'homme en Europe et, réciproquement, l'UE doit être la première à soutenir les activités du Conseil. La collaboration entre ces deux organisations s'est améliorée après la signature du Mémorandum d'accord entre l'UE et le Conseil de l'Europe en mai 2007. Ce document contribuera à renforcer l'unité entre les États membres, tout en respectant les valeurs qui leur sont communes, telles que la démocratie, les droits de l'homme et l'État de droit.

Selon ce Mémorandum, les deux institutions poursuivront leurs efforts visant à développer et approfondir leurs rapports dans tous les secteurs d'intérêt commun, en particulier dans la promotion et la protection d'une démocratie pluraliste, du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, de l'État de droit, de la coopération politique et juridique, de la cohésion sociale et de l'échange culturel. L'objectif ultime du Mémorandum devrait être le rapprochement entre les valeurs fondamentales du Conseil de l'Europe et de l'Union européenne et celles des citoyens. A cet égard, la présidence slovène continuera à promouvoir l’adhésion de l'Union européenne à la Convention européenne des Droits de l'Homme. Ceci sera possible avec la ratification du Traité de Lisbonne par tous les États membres de l'UE.

Nous devons également poursuivre la réalisation du rapport présenté en 2006 par M. Jean Claude Juncker, premier ministre luxembourgeois. A cette fin, les États membres suivront les lignes directrices du 3me Sommet du Conseil de l’Europe à Varsovie, qui a appelé à la construction d’une Europe sans clivages. A cet égard, la présidence slovène tâchera d'améliorer la coopération à tous les niveaux: ici à Strasbourg et à Bruxelles, et entre les capitales des États membres. La promotion d'une plus ample participation du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe au niveau ministériel mérite également toute notre attention.

La protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales occupe une place de choix dans le programme d'actions de la présidence slovène et de l'UE. Notre objectif est d'assurer la protection des droits de l'homme de tout citoyen de l'UE. De ce fait, l'UE a fondé sa propre Agence des droits fondamentaux. J’aimerais vous faire part de ma satisfaction, cette agence coordonnant ses activités avec celles du Conseil de l'Europe ; j'espère que l'accord de coopération conclu entre l'Agence et le Conseil de l'Europe pourra entrer en vigueur durant notre présidence.

Les mécanismes de protection des droits de l’homme, créés par le Conseil de l'Europe, revêtent une importance fondamentale pour la sauvegarde et pour la protection de ces droits en Europe. Je voudrais souligner la nécessité de ratifier le Protocole n° 14 à la Convention de sauvegarde des Droits de l'Homme par tous les membres du Conseil de l'Europe, afin de permettre à la Cour européenne des Droits de l’Homme de garantir la sauvegarde de ces droits à chacun de nos citoyens et de répondre aux besoins de ces temps éprouvés.

La prochaine réunion quadripartite entre le Conseil de l’Europe et l’Union européenne, qui se tiendra en mars, et la 118me séance du Conseil des Ministres, prévue en mai, présenteront une bonne occasion pour répondre à quelques-uns des nos engagements. Entre-temps, nous travaillerons assidûment pour les accomplir.

 

Mesdames et Messieurs,

Le Conseil de l'Europe et l'Union européenne, comme tout le monde le sait, entretiennent une excellente collaboration, comme l’atteste, une nouvelle fois, la récente signature de l'Accord pour une coopération renforcée entre les Parlements de l'UE et le Conseil de l'Europe. Il y reste toujours beaucoup à faire. La présidence slovène fera de son mieux pour renforcer la coopération de ces deux institutions, conformément à sa devise : «Si-nergie pour l’Europe».

Merci de votre attention.

 

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Date: 30.01.2008