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Mars

12.03.2008

Déclaration de Janez Lenarčič, secrétaire d'État slovène chargé des Affaires européennes, au nom du Conseil de l'EU, sur la situation au Tchad


Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les députés,

Comme vous le savez sans doute, la situation au Tchad s'est aggravée au cours des dernières semaines. Les rebelles tchadiens sont entrés dans la capitale, N'Djamena, au début février et se sont emparés d'une bonne partie de la ville. Quelques jours plus tard, les rebelles ont été repoussés par l'armée nationale tchadienne hors de N'Djamena, vers l'est, en direction de la frontière tchado-soudanaise.

Les attaques des groupes rebelles contre le gouvernement tchadien ont non seulement attisé une crise intérieure latente, mais ont également dévoilé sa dimension régionale. Il faut dire que les rebelles sont venus du Darfour avec le soutien des autorités soudanaises. Pour cette raison, le débat sur la situation au Tchad devrait tenir compte de deux dimensions complémentaires: la dimension interne et la dimension régionale.

Le Conseil de l'UE a condamné en février les attaques des groupes rebelles contre le gouvernement tchadien, tout en lançant un appel au dialogue entre le gouvernement, l'opposition et les rebelles et en soulignant la nécessité d'un dialogue politique entre les gouvernements du Tchad et du Soudan. Nous estimons qu'il faudrait accroître les pressions sur les gouvernements du Tchad et du Soudan afin qu'ils respectent leurs obligations assumées en vertu d'accords divers. Le Conseil de l'UE a lancé un appel aux deux gouvernements afin qu'ils cessent de soutenir et d'approvisionner les groupes armés et qu'ils améliorent leurs relations mutuelles. 

En ce qui concerne la situation politique intérieure au Tchad, la solution politique au conflit se présente comme la seule alternative possible pour la paix et la stabilité de ce pays. Le processus politique inclusif, défini par l'accord d'août 2007 entre le parti au pouvoir et les partis de l'opposition légitime au Tchad, doit se poursuivre. À cet effet, l'Union européenne soutient les efforts de l'Union africaine visant à une résolution pacifique des conflits.

De cette façon, l'UE s'associe aux appels lancés tant par l'Union africaine que par l'Organisation des Nations Unies qui ont expressément condamné les attaques menées par les rebelles tchadiens. Nous partageons les préoccupations de ces deux organisations face au danger d'aggravation de ce conflit.

Nous nous inquiétons également de l'aggravation de la situation humanitaire. La recrudescences des hostilités a aggravé la tragédie humanitaire et a gonflé les rangs des réfugiés et des personnes déplacées.

Plus de 160 personnes ont été tuées et environ 1000 personnes ont été blessées durant le conflit. Des dizaines de milliers de personnes se sont réfugiées au Cameroun voisin et au Nigéria.  Etant donné que, parallèlement, quelque 250.000 réfugiés du Darfour s'entassent dans les camps de l'est du Tchad, la situation humanitaire est très critique et requiert une intervention urgente de la mission EUFOR Tchad/RCA (République Centrafricaine).

Actuellement, à la suite des derniers conflits armés, les conditions de sécurité à N'Djamena et dans une bonne partie du pays, à l'exception de l'est, se stabilisent et se normalisent. Cependant, l'état d'urgence, qui a été décrété le 15 février, pour une période de 15 jours, a été prolongé jusqu'au milieu de ce mois. À cet égard, l'EU s'inquiète de la limitation des libertés civiles et de la liberté des médias au Tchad.

Après leur suspension temporaire, les activités relatives à l'acheminement de l'aide de la mission de l'EUFOR ont repris. Le général Patrick Nash, commandant en chef de la force européenne, avait décidé de suspendre les activités de la mission à la suite des attaques rebelles et afin de permettre une évaluation de la nouvelle situation politique et de sécurité.

Après cela, l'acheminement de l'aide de la mission de l'EUFOR s'est poursuivi sans conséquences négatives sur la feuille de route de l'opération. Comme prévu, la capacité opérationnelle initiale (COI) pourra être mise sur pied d'ici la mi-mars.

En raison de la situation inquiétante dans cette région, l'importance des mandats des missions de l'EUFOR et de l'Organisation des Nations Unies est devenue d'autant plus évidente. L'acheminement de la mission EUFOR Tchad/RCA témoigne de l'engagement de l'Union européenne à contribuer à la stabilisation de cette région.

La réalisation des objectifs ultérieurs présuppose en particulier (i) la nécessité urgente du rétablissement de la sécurité par les forces militaires ainsi que (ii) la disposition des parties au conflit au dialogue et aux négociations.

Merci pour votre attention.

 

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Date: 14.03.2008