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15.05.2008

Allocution de Dimitrij Rupel, président du Conseil Affaires générales et relations extérieures de l'UE et ministre des affaires étrangères, lors de la réunion des ministres des affaires étrangères dans le cadre du 5e sommet UE-ALC


Monsieur le Coprésident et Ministre, Monsieur José Antonio García Belaunde,
Madame la Commissaire Ferrero-Waldner,
Excellences, Mesdames et Messieurs,

 

Permettez-moi de m'adresser à vous, ici à Lima, en tant que ministre des affaires étrangères du pays présidant le Conseil de l'Union européenne.

La réunion des ministres des affaires étrangères des États membres de l'Union européenne et des pays de l'Amérique latine et des Caraïbes inaugure le cinquième sommet UE-ALC qui contribuera, nous l’espérons, à approfondir l'entente entre nos deux régions: nous croyons fermement, en effet, qu'un partenariat stratégique ne peut être établi et conforté qu'à travers une connaissance approfondie des intérêts, des besoins et des positions des uns et des autres. Il faut cependant tenir compte que ce processus de partenariat entre nos deux régions se déroule dans le cadre de la mondialisation, ce qui nous conduit à de nouveaux défis mais aussi à de nouvelles difficultés.

Parmi les défis les plus importants de la mondialisation au niveau des relations entre l'UE et les pays de la région ALC figure certainement celui des migrations de masse. Il est établi que l'Amérique latine et les Caraïbes se trouvent parmi les régions du monde les particulièrement marquées par les flux migratoires, et cela tant dans le sens positif que négatif. Selon les données de la Banque mondiale, par exemple, au moins 20 pour cent des habitants de la plupart des pays caraïbes vivent en dehors de leur pays d'origine. Nous sommes convaincus que les migrants représentent, en premier lieu, un pont entre leur pays d'origine et le pays d'accueil. Il faut considérer également que les revenus des migrants constituent un facteur important de développement pour leurs pays d'origine. C’est d'ailleurs pour cette raison que nos pays s'étaient engagés, dès le troisième sommet UE-ALC à Guadalajara en 2004, à faciliter, dans la mesure du possible, le transfert des revenus des migrants.

Nous nous devons également, ensuite, de veiller à ce que les droits humains des migrants soient dûment respectés, notamment le droit d'asile. Il est également nécessaire de renforcer la coopération entre l’Union européenne et les pays de l’ALC en ce qui concerne la lutte contre l'immigration clandestine et le trafic d’êtres humains. Nous devons nous efforcer, dans un esprit de partenariat et de responsabilité commune, de mettre en œuvre un système de contrôle des flux migratoires, ainsi que d'accélérer et d'optimiser l'intégration des immigrés clandestins dans la société d'accueil.

Dans ce contexte, le dialogue interculturel joue un rôle indispensable, les migrants étant le lien vivant entre leur culture d'origine et celle du pays d'accueil. Le dialogue interculturel figure parmi les priorités de la présidence slovène de l'Union européenne: nous souhaitons que celui entre nos deux régions se renforce pour pouvoir mener  un dialogue approfondi et sincère avec les membres des cultures dites «précolombiennes» de l'Amérique latine et des Caraïbes.

Depuis longtemps, l'Union européenne soutient systématiquement les processus d'intégration régionale en Amérique latine et dans les Caraïbes et, bien évidemment, partout ailleurs. Grâce à l'intégration économique et politique, l’Europe a pu jouir jusqu’ici de presque six décennies de paix, d’un développement socio-économique relativement rapide et d’une stabilité politique exceptionnelle. Cela nous conduit à penser qu’un tel modèle pourrait être adopté, jusqu'à un certain degré, dans d'autres parties du monde, en particulier là où existent déjà des éléments d'unité, ceci s’appliquant assurément à l’Amérique latine et aux Caraïbes.

Notre détermination à encourager les processus d'intégration, tant au niveau de l'ensemble de la région qu'au niveau subrégional, se manifeste d'ailleurs dans le plan stratégique régional pour la période 2007–2013 qui met en avant, entre autres, la favorisation de l'intégration régionale dans les domaines des infrastructures de transports, de l’énergie et de l’information. Nos expériences relatives aux «réseaux transeuropéens» pourraient ainsi s'avérer utiles pour l'Amérique latine et les Caraïbes.

Je voudrais encore mentionner une question qui est particulièrement pénible, celle des drogues. Chaque année, les stupéfiants, potentiellement fatals, sont responsables de la mort de dizaines de milliers de jeunes en Europe, en Amérique latine, dans les Caraïbes et dans les autres parties du monde. En même temps, la production et le trafic de drogues rapportent des sommes faramineuses aux individus ou aux organisations sans cœur qui sont impliqués dans ces délits. Les drogues sont donc à l'origine d’un préjudice économique et social inconcevable, sans mentionner la souffrance terrible des victimes et de leurs proches.

Depuis longtemps, les États membres de l'UE et les pays de l'ALC collaborent dans ce domaine dans le cadre du mécanisme de coordination et de coopération relatif aux drogues et du plan d'action de Panama. Les résultats de nos efforts communs ont beau être positifs et encourageants, il nous reste toutefois beaucoup à faire et cela, essentiellement, en vertu des recommandations de la 10e réunion à haut niveau de ce mécanisme, qui a eu lieu les 4 et 5 mai de cette année à Vienne. Il faudra, ainsi, continuer à renforcer et à coordonner notre coopération en matière de lutte contre les drogues, notamment dans le cadre de l'ONU et de ses agences spécialisées.

Mesdames et Messieurs, nos deux régions offrent un potentiel exceptionnel à leurs habitants. Il nous revient donc, en tant que gouvernements, hommes d'affaires et société civile, à œuvrer pour pouvoir répondre de concert à ces défis et pour pouvoir profiter des maintes possibilités offertes par notre collaboration stratégique.

Je vous remercie de votre attention.

 

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Date: 16.05.2008