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16.05.2008

Allocution du Premier ministre de la Republique de Slovénie et président du Conseil européen, M. Janez Janša au IIe sommet des entreprises UE-ALC


Monsieur le Président de la République du Pérou,
Monsieur le Président de la CONFIEP, Monsieur Cáceres,
Monsieur le Président du comité d’organisation, Monsieur Benavides,

Je voudrais commencer en vous remerciant, au nom de la présidence de l'UE, d’avoir décidé  de donner suite à l’initiative lancée à Vienne, il y a deux ans. La participation de plusieurs centaines de personnes atteste le grand intérêt des deux parties à œuvrer au succès du deuxième sommet des entreprises entre l'UE et l'Amérique latine et les Caraïbes.

 

Mesdames et Messieurs,

Investir pour atteindre le bien-être, le développement durable et l’inclusion pourrait également servir de mot d’ordre pour les journées à venir, lorsque les débats se déplaceront du Musée des Beaux-arts au Musée national.

Cette devise résume le programme partagé par nos régions : les questions débattues depuis le premier sommet UE-ALC qui a eu lieu à Rio de Janeiro en 1999. Pourtant, le contexte de nos réunions évolue et change constamment. Pendant la période préparatoire au sommet de Rio, un nouvel élan a été donné au débat sur les changements climatiques. En 1998, l’impact particulièrement puissant d’El Niño, observé pour la première fois le long des côtes péruviennes, a attiré l’attention du monde entier sur les effets du réchauffement planétaire. Dix ans plus tard, les changements climatiques sont aux lèvres de tout le monde.

A l’époque du premier sommet UE-ALC, un article intitulé « Pourquoi le pétrole bon marché pourrait-il être mauvais » avait fait la une du magazine The Economist. Il prédisait que le pétrole pourrait avoisiner le prix de seulement 5 dollars le baril. La semaine dernière, le prix moyen du baril de l’OPEP a atteint les 115 dollars.

La nouvelle économie était l’expression à la mode au tournant de ce siècle. Une économie de « dotcoms » dans le cadre de laquelle les matières premières, minérales et agricoles, n’auraient joué qu’un rôle accessoire. Les propos de l’ancien président de la Réserve fédérale des Etats-Unis, M. Alan Greenspan, ont souvent été cités : « Aujourd’hui, le PIB est plus léger et plus petit. » Récemment, la planète a pris conscience de l’importance stratégique de l'agriculture. Ainsi, en juillet, les prix des denrées alimentaires seront à l’ordre du jour du Sommet du G8 pour la première fois depuis 1981.

Les bouleversements sur les marchés financiers font eux aussi l’objet de discussions. On peut maintenant affirmer que certains scénarios étaient trop pessimistes. De même, nous ne nous berçons plus d’illusions et nous avons pleinement conscience que leur impact n’a pas été insignifiant. Ces développements prennent place dans le contexte d'une concurrence mondiale croissante, dans laquelle certaines économies sont confrontées à un ralentissement tandis que la croissance de certaines autres paraît sans limites.

 

Mesdames et Messieurs,

L’Europe a affronté avec succès le premier impact des vents contraires de la mondialisation. Non seulement les fondements de l’économie européenne se sont avérés solides, mais les efforts déployés pour atteindre un équilibre ou un excédent budgétaire ont également été récompensés et ont assuré notre stabilité. Nous avons plus d’assurance maintenant que nous commençons à récolter les fruits des réformes effectuées dans le cadre de la stratégie de Lisbonne.

Le dernier élargissement a permis au marché intérieur de l’UE de s’étendre, ce qui bénéficie aussi bien aux anciens qu’aux nouveaux états membres de l'Union européenne. La Slovénie se distingue par sa réussite  dans ce processus. Nous étions le premier des nouveaux états membres à adopter l'euro. Notre économie connaît une croissance qui dépasse la moyenne de l’UE, celle-ci ayant connu ces dernières années une des plus fortes progressions de cette décennie. L’année dernière, notre PIB a connu une croissance de 6,1 % et a contribué à rattraper la moyenne de l'UE en matière de développement, la Slovénie ayant maintenant atteint 91 % de la moyenne européenne.

Le commerce extérieur constitue le moteur essentiel de notre croissance, les exportations représentant 70 % de notre PIB. Malgré son renforcement, la coopération économique entre la Slovénie et l’Amérique latine et les Caraïbes demeure modeste. Cependant, elle ne demande qu’à être améliorée. Je suis heureux que le ministre slovène de l’économie, M. Vizjak, soit aujourd'hui parmi nous, accompagné d'une délégation de quelques 25 hommes d'affaires. Notre pays, situé au cœur de l’Europe, offre une main-d’œuvre qualifiée, une infrastructure développée et d’excellentes liaisons vers les marchés régionaux. La Slovénie peut servir de tête de pont pour la commercialisation de produits sur le marché européen. La Méditerranée s’étend très avant dans l’Europe continentale, depuis notre port commercial de Koper qui est bien relié aux principaux axes de communication.

L’expérience européenne montre que la réussite à l’échelle mondiale exige aujourd’hui bien plus que l'ouverture des marchés. Des institutions démocratiques effectives et l'Etat de droit associés à des structures réglementaires efficaces constituent des conditions préalables. Il convient d’éliminer les goulots d’étranglement dans les domaines des infrastructures, de l’éducation, de la santé, de l’innovation et de la technologie pour que la société puisse bénéficier des avantages d’une économie mondialement intégrée. A leur tour, les sociétés cohésives sont plus à même de prendre part à la concurrence  mondiale.

L’interdépendance du bien-être, de l'inclusion et du développement durable n'a jamais été aussi complexe. Elle nécessite une approche globale avec un fort partenariat public-privé. M. Juan Somavia, directeur général de l’Organisation internationale du travail, a résumé la situation en un mot en affirmant : « Nous avons besoin d’un leadership politique susceptible d’orienter le développement de la gouvernance mondiale. Nous avons besoin d’un leadership économique qui dépasse de loin les valeurs boursières afin de comprendre les besoins et les craintes des autres parties prenantes et de leurs communautés. »

Le dernier Forum économique mondial a confirmé que la capacité de l’Amérique latine à affronter la conjoncture économique mondiale n’avait jamais été aussi grande. La faculté de rattrapage de la région a été attestée par le cycle de cinq ans qu’elle vient de traverser, durant lequel la croissance de son PIB a connu une croissance de 5 % par an. Dans certaines parties de cette région, la croissance a été comparable à celle de la Chine. L’exemple de l’Amérique latine et des Caraïbes montre que la croissance économique demeure la meilleure arme pour lutter contre la pauvreté.

Les objectifs du Millénaire pour le développement restent toutefois un impératif important. L’UE, qui est le plus important pourvoyeur d’aide dans la région, demeure fermement disposée à lui assurer son assistance. Le renforcement  potentiel de la coopération entre les deux régions est particulièrement grand dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques. L’UE met en place des mesures politiques concrètes et nous espérons une réponse positive à leur sujet à l’échelle mondiale. Ses importantes ressources naturelles et la richesse de sa biodiversité font de la région de l’Amérique latine et des Caraïbes un acteur clé dans ces efforts.

 

Mesdames et Messieurs,

La solidité de nos économies indique que les orientations positives des relations économiques entre l’UE et l’Amérique latine et les Caraïbes se poursuivront. Les objectifs déterminés à Vienne, à savoir doubler le commerce et les flux d’investissement d’ici 2012, ont de grandes chances d’être accomplis. L’Union européenne continue à aller de l’avant en tant que principal investisseur dans la région, avec une part d’environ 75 %, et demeure son deuxième partenaire commercial. En 2007, nos relations commerciales ont connu une croissance de presque 13 %, soit un montant de 167 milliards d’euros. Je suis convaincu que nous pouvons encore progresser.

J’espère que votre quête en vue de trouver des moyens de profiter de ce potentiel sera fructueuse. J’espère que cet événement rapprochera davantage nos continents.

Je vous remercie de votre attention.
 

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Date: 17.05.2008