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20.05.2008

Discours de M. Janez Janša, président du gouvernement de la République de Slovénie et du Conseil de l’UE à l'occasion de la signature de la déclaration maritime


Seul le texte prononcé fait foi

Monsieur le Président du Parlement européen,
Monsieur le Président de la Commission européenne,
Monsieur le Commissaire européen chargé de la pêche et des affaires maritimes,
Chers députés,
Mesdames et Messieurs,

Le potentiel des politiques européennes ne peut être pleinement réalisé que si les Européennes et les Européens prennent conscience de leur valeur et s’ils participent à leur mise en œuvre. À cet égard, le rôle des « journées européennes » est inestimable. Elles nous aident à encourager la participation des citoyens européens aux activités qui façonnent la qualité de leur vie, celles-ci pouvant recouvrir, entre autres, les domaines des langues, de l’alimentation saine, du don d'organe ou de la justice civile. Il est temps qu’une journée européenne soit consacrée au secteur maritime car c’est l’un des principaux moteurs du développement et de l'avancement européens.

Comme nous l'avons constaté dans la déclaration que nous signerons aujourd'hui, la prospérité de l'UE est inéluctablement liée à la mer: notre espace maritime est plus grand que notre continent, 22 pays parmi les États membres disposent d’un littoral qui s’étend sur presque 70 mille kilomètres et assure près de 40 pour cent de notre PIB. La mer est également le lieu où se réalisent  90 pour cent de nos échanges extérieurs et 40 pour cent de nos échanges intérieurs. Elle représente également une source importante de nourriture, d'énergie et de matières premières ainsi qu'un espace indispensable d'existence, de récréation et de vacances.

Face à une mondialisation de plus en plus rapide et au changement climatique, le secteur maritime est, lui aussi, confronté à de nouveaux défis: le niveau de la mer augmente de manière inquiétante, l’érosion fait reculer les côtes, la pollution progresse, les ressources alimentaires maritimes sont en grande partie déjà épuisées. Pourtant, la mer n'est pas seulement un miroir des problèmes actuels, elle offre également un trésor de solutions permettant de résoudre ces difficultés de manière plus efficace: ainsi, elle représente un agent d'innovations technologiques, un espace de transport énergétiquement efficace et un élément clé de la maîtrise du climat et de la diversification des ressources énergétiques. Plus nous lierons entre eux les aspects économiques, sociaux et environnementaux de la politique maritime, plus nous libérerons le potentiel de la mer.

Je suis convaincu, par conséquent, que le Livre bleu sur la politique maritime intégrée, publié en octobre dernier par la Commission européenne, constitue une étape importante vers la gestion durable des mers et des océans. Le Conseil européen s'est déjà prononcé en faveur de cette politique lors de sa réunion de décembre dernier, et la présidence slovène l'a incluse, pour sa part, parmi ses priorités en matière de transport, répondant ainsi aux appels visant à faire progresser sa mise en œuvre.  La première réunion des hauts points de contact nationaux pour la politique maritime a eu lieu le mois dernier, leur travail devant se poursuivre sous la présidence française.

Je suis heureux que le politique maritime intégrée coïncide avec les trois lignes directrices majeures de la présidence slovène :

  • Elle traduit les paramètres du nouveau cycle de la stratégie de Lisbonne que nous avons lancé lors du Conseil européen du mois de mars.  Elle cherche à ménager un équilibre entre les aspects économiques, sociaux et environnementaux du secteur maritime en Europe et met l’accent sur les «quatre piliers de Lisbonne traditionnels»:
    • Elle encourage le renforcement de l'investissement dans la recherche et la technologie maritimes, susceptible de soutenir le développement économique sans porter davantage atteinte à l'environnement.  Compte tenu du coût colossal de la recherche maritime, nous sommes tenus d'améliorer la coordination des actions y afférentes aux niveaux international et intersectoriel afin d'assurer au mieux une plus grande efficacité dans l’utilisation des ressources financières.
    • Le secteur maritime dispose toujours d'un immense potentiel économique. Nous devons inciter les entreprises à s’associer et à se compléter au niveau intersectoriel, notamment par l’intermédiaire de grappes industrielles maritimes assurant la circulation des connaissances et des bonnes pratiques ainsi que la transmission des innovations dans l'industrie.
    • La pérennité de l’emploi dans le secteur maritime dépendra de notre capacité à harmoniser les politiques sociale et éducative avec les nouvelles tendances de l’industrie, des transports et de la recherche. Bien que représentant près de cinq millions d’emplois, le secteur maritime est constamment confronté à un déficit de main-d’œuvre. Il nous appartient donc d’améliorer la visibilité du secteur maritime, de garantir, en même temps, de meilleures conditions de travail, une mobilité professionnelle accrue et de favoriser la reconversion professionnelle.
    • La politique maritime est indispensable pour lutter contre le changement climatique et la dépendance énergétique. Nous pouvons réduire sensiblement les émissions de CO2 si nous réorientons les transports routiers vers les mers. Si, de plus, nous captons et stockons le carbone dans les fonds marins, nous pouvons même réduire ces émissions de moitié. En outre, la transition énergétique, des combustibles fossiles vers les sources d’énergie renouvelables, pourrait être facilitée par les éoliennes en mer ainsi que par l'éventuelle production d’énergie houlomotrice et marémotrice.
  • La politique maritime intégrée fait parfaitement écho au slogan de la présidence slovène, «si-nergie pour l’Europe». Elle se fonde sur la conscience qu’une action concertée  revêt une bien plus grande valeur que la somme des excellentes initiatives indépendantes
  • La politique maritime intégrée répond également à la nécessité d’une approche planétaire pour pouvoir relever les défis actuels avec succès. Les mers et les océans couvrent plus des deux tiers de la surface terrestre ; les efforts européens visant à améliorer leur gestion ne représentent donc, littéralement, qu’une goutte d’eau dans la mer.  L’UE doit viser à s’ériger, par ses normes, en modèle à l’échelle mondiale et, surtout, à développer un sentiment de responsabilité partagée à l’égard de la mer avec ses voisins. La présidence slovène contribuera concrètement, pour sa part, à ce dessein en établissant l’Université euro-méditerranéenne dont l’acte de fondation sera signé ce 9 juin, dans la ville littorale de Piran. Au lendemain de cette signature, la Slovénie et la Commission européenne organiseront également un atelier euro-méditerranéen consacré à la mise en œuvre des politiques maritimes communes de l’ensemble des pays riverains de la Méditerranée.

Mesdames, Messieurs,

C’est à partir du sol européen qu’ont commencé les voyages qui ont changé la face du monde. La maxime de Pompée, «navigare necesse est», «il faut naviguer», était une véritable règle d’or qui a marqué l’histoire européenne pendant des centaines d’années; l’histoire de Marco Polo, de Christophe Colomb, de Fernand de Magellan, d’Amerigo Vespucci, de Vasco de Gama et de beaucoup d’autres personnalités. Elle était également la devise de la Hanse, une association non seulement commerciale mais aussi politique et culturelle, qui avait déjà tracé les contours de l’idée européenne.

Tous ces navigateurs avaient comme point commun une conscience qui n’a fait que croître jusqu’à aujourd’hui: la conscience des deux éléments constitutifs du développement – l’intégration et la recherche continue de nouvelles possibilités et occasions.

 

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Date: 20.05.2008