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Déclarations au sein d'organisations internationales

24.01.2008

l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) - Conseil permanent (Vienne)

L'intervention de M. Dimitrij Rupel, ministre des affaires étrangères de la République de Slovénie

Seul le texte prononcé fait foi

Monsieur le Président,
Vos Excellences,
Mesdames et Messieurs

C'est un plaisir que de pouvoir m'adresser à vous à Vienne. Je garde d'agréables souvenirs de la période pendant laquelle je me suis adressé à ce forum en tant que président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en 2005. Je ne doute pas que l'expérience acquise pendant cette période sera bien utile aujourd'hui que la Slovénie préside le Conseil de l'UE.

Permettez-moi tout d'abord de saluer nos collègues finlandais et de leur souhaiter nos meilleurs vœux dans leur récente prise de la présidence de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Je les remercie de me donner l'occasion de présenter les priorités de la présidence slovène du Conseil de l'UE.

Pour commencer, je voudrais aussi féliciter la Grèce, le Kazakhstan et la Lituanie pour les succès qu'ils ont obtenus avec leur candidature à la présidence de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Je suis sûr qu'ils assumeront leur fonction avec gravité et succès.

 

Monsieur le Président,

Nous vivons un moment important de l'histoire de l'UE. Nous sommes fiers d'être le premier des nouveaux États membres à assumer la présidence du Conseil de l'UE. La présidence de la Slovénie permet de confirmer à quel point il était juste de décider d'unir le continent européen et de surmonter sa division artificielle. C'est un éloge au courage avec lequel les nations démocratiques de l'Europe de l'Ouest, de l'Europe centrale et de l'Europe de l'Est ont saisi l'occasion historique que la fin de la guerre froide présentait.

Les priorités de la présidence slovène ont été en grande partie déterminées par le programme de18 mois présenté pour la première fois par la présidence allemande et poursuivi par la présidence  portugaise, et par le programme hérité du Conseil de l'UE.

Sur cette base, la Slovénie est active dans cinq domaines prioritaires, à savoir le futur de l'Union et l'entrée en vigueur dans les délais du Traité modificatif, le lancement opportun du nouveau cycle de stratégie de Lisbonne, les questions du climat et de l'énergie, la consolidation de la perspective européenne pour les Balkans occidentaux, et le dialogue entre les cultures, les croyances et les traditions dans le contexte de l'Année européenne du dialogue interculturel.

En ce qui concerne la mise en oeuvre du Traité de Lisbonne, notre tâche principale est de favoriser  le processus de ratification du Traité. Ensemble avec  les autres 26 États membres de l'UE et, en particulier, avec la future présidence française, nous sommes déterminés à établir de nouvelles bases  pour l'Union avant les élections du Parlement européen de 2009. La Slovénie veut  donner l'exemple et elle a l'intention de ratifier le Traité aussi vite que possible.

Le deuxième cycle triennal de la stratégie renouvelée de Lisbonne, visant à faire de l'Europe l'économie basée sur le savoir, la plus compétitive et la plus dynamique du monde, a commencé en 2008. La présidence slovène continuera à promouvoir les priorités stratégiques de la Stratégie dans les domaines de la recherche, de l'innovation, du développement d'un environnement économique compétitif, de l'adaptation du marché du travail aux changements démographiques ainsi que dans le domaine de l'approvisionnement en énergie et du changement climatique. Le changement climatique exige notamment des actions décisives de tous les États.

La Slovénie croit que la stabilité de l'Europe du Sud-Est est d'une importance cruciale pour la sécurité et la prospérité de l'Union européenne dans son ensemble. À cet égard, la présidence aspire à consolider la perspective européenne des Balkans occidentaux. La Slovénie s'efforcera de réaffirmer le Programme de Thessalonique de 2003, de conclure le réseau  d'accords de stabilisation et d'association avec les pays des Balkans occidentaux et de renforcer la coopération régionale dans plusieurs secteurs. Le processus d'élargissement et la politique européenne de voisinage  sont en tête de notre programme.

Enfin, cette année est l'année européenne du dialogue interculturel. Il est donc opportun que le dialogue interculturel soit une de nos priorités. Le dialogue interculturel est la base de la coexistence  de tous les citoyens de l'UE.  La présidence entrevoit davantage ce dialogue comme la base d'une action de l'UE à long terme plutôt que comme un événement exceptionnel. Pour cette raison, il est important de sensibiliser les citoyens de l'UE et le public européen au sens large à la valeur du dialogue interculturel, et d'inclure l'expérience positive de cette année dans les politiques futures de l'UE.

 

Monsieur le Président,

Bien que l'UE et l'OSCE soient deux entités distinctes, elles sont inévitablement unies quand il s'agît des valeurs communes, des objectifs et des responsabilités. Après tout,  tous les États membres de l'UE participent également à l'OSCE.

Malgré la diversité des origines politique et historique de chaque État participant à l'OSCE, cette dernière a toujours été un forum permettant à ces participants de surmonter leurs différences sur la base du dialogue, des valeurs partagées et du sens dominant de la responsabilité commune.

Aujourd'hui, plus que jamais, il est nécessaire d'être toujours conscient des fondations sur lesquelles repose l'OSCE. Nous ne devons pas les affaiblir, il faut plutôt chercher à les fortifier et à les consolider. Ce n'est qu'ainsi que l'OSCE deviendra un acteur important sur scène internationale.

Nous saluons les nombreuses décisions adoptées par le Conseil ministériel de Madrid.  Les décisions suivantes sont particulièrement significatives : la déclaration ministérielle visant à soutenir la stratégie anti-terroriste mondiale de l'UN ; la déclaration de Madrid  sur l'environnement et la sécurité ; la décision 7/07 sur le suivi du 15e forum économique et environnemental : gestion des eaux ; la décision 8/07 sur la lutte contre la traite des êtres humains à des fins d'exploitation par le travail ; la décision 10/07 sur la tolérance et la non discrimination : la promotion du respect mutuel et de la compréhension, et la décision 9/07 sur la lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants sur l'internet.

Nous apprécions les efforts de ceux qui ont travaillé avec assiduité à la préparation du texte de la Convention sur la personnalité juridique internationale, la capacité juridique, les  privilèges et les immunités de l'OSCE ; nous regrettons que le texte n'ait pas été approuvé à  Madrid. Il est également nécessaire de renforcer l'OSCE par qu'elle obtienne une personnalité juridique lui permettant de faire face efficacement aux défis contemporains.

En 2005, quand nous avons assumé la présidence de l'OSCE, le Kosovo était un des dossiers majeurs de notre programme. Aujourd'hui, alors que nous avons pris la tête du Conseil de l'UE, le Kosovo est toujours un sujet de préoccupation commune. La récente décision du Conseil permanent selon laquelle le mandat de la Mission de l'OSCE au Kosovo a été prolongé en 2008, est importante. La présence continue de l'OSCE dans des domaines clés tels que le contrôle des droits de l'homme, le renforcement des institutions et des capacités ainsi que l'état de droit sont aussi importants aujourd'hui qu'auparavant. L'UE est pourtant fermement convaincue que la Mission de l'OSCE doit être capable de continuer sa tâche indépendamment des résultats des négociations ou des développements ultérieurs concernant l'état futur de la province. Il est compréhensible de s'attendre à ce que l'UE joue rôle crucial au Kosovo dans la période à venir, et la présidence encourage vivement l'élaboration de solutions hautement consensuelles pour assurer la stabilité à long terme dans toute la région.

Durant le Conseil ministériel de Madrid, les États participants ont reconnu que la situation en Afghanistan risquait d'avoir des conséquences profondes sur l'ensemble du scénario de sécurité dans le domaine de l'OSCE.  L'UE salue la décision ministérielle qui permettra à l'OSCE de contribuer aux efforts de la communauté internationale en développant les mesures qui aideront à protéger la frontière entre l'Afghanistan et les États voisins participants de l'OSCE.

L'UE apprécie et soutient les activités de l'OSCE qui visent à trouver une solution pacifique aux conflits larvés en République de Moldova, en Géorgie et  au Nagorno-Karaabakh. L'UE considère que ces conflits doivent être résolus de manière pacifique.

Les deux parties impliquées dans le conflit dans la région de l'Ossétie du Sud, en Géorgie, doivent tout mettre en œuvre pour utiliser les mécanismes actuels de négociation et éviter que la situation, déjà fragile, ne dégénère. À cet égard, les mesures de l'OSCE pour renforcer la confiance et les efforts de reconstruction en Géorgie, ont une grande valeur. L'UE soutient le Programme de réhabilitation économique pour l'Ossétie du Sud, auquel contribuent grandement les États membres. L'UE a également commencé à mettre en oeuvre des mesures visant à rétablir la confiance dans cette région, et nous espérons que la coopération avec l'OSCE continuera à concourir aux efforts de résolution du conflit.

L'UE s'est félicitée qu'une réunion 5 + 2 ait eu lieu en octobre 2007 après une longue impasse dans le processus des négociations en République de Moldova.  L'UE encourage les parties concernées à poursuivre ces développements positifs ainsi que les négociations afin de parvenir à la résolution pacifique de la question Transnistrienne.

Dans leurs efforts pour parvenir à une solution pacifique de la situation au Nagorno-Garabakh, les co-présidents du Groupe de Minsk ont présenté un ensemble de principes de base en vue de la résolution pacifique de ce conflit. L'UE appelle les parties concernées à poursuivre activement les négociations afin de mettre fin à ce conflit de longue durée par la préparation et la mise en oeuvre d'un accord de paix détaillé.

L'OSCE peut et doit déplacer son attention en direction des pays d'Asie centrale. La coopération avec l'Asie Centrale reste une priorité de l'UE comme l'indique la stratégie  de l'UE pour l'Asie Centrale et la stratégie pour un nouveau partenariat avec le Kazakhstan, la République Kirghiz, le Turkménistan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan.  Nous espérons que l'UE et l'OSCE réussiront à contribuer et à favoriser le développement dans la région.

L'UE a récemment exprimé son plein soutien aux activités d'observation des élections de l'ODIHR et à sa  méthodologie d'observation des élections reconnue internationalement. L'UE invite tous les États participants à permettre à l'ODIHR d'observer leurs élections sans restriction conformément à la pratique établie et à leurs engagements. L'UE attache une grande importance à la coopération étroite entre l'ODIHR et l'assemblée parlementaire de l'OSCE  sur la base de l'Accord de coopération de 1997.

L'UE considère le Traité CFE comme la pierre angulaire de l'architecture de la sécurité européenne et elle regrette fortement la décision unilatérale de la Fédération russe à suspendre la mise en œuvre de ce Traité. Nous invitons la Fédération russe à poursuivre le dialogue en vue de trouver une solution acceptable aux problèmes de mise en oeuvre qui concerne toutes les parties au Traité CFE.

 

Monsieur le Président,

Comptant 27 États membres sur les 56 participants de l'OSCE, l'UE représente une part importante de l'OSCE, tant au niveau financier qu'au niveau des effectifs. Parallèlement, l'UE est également un partenaire de poids de l'OSCE en raison, notamment, d'objectifs communs.

Il  est établi depuis longtemps que la sécurité présente différents aspects et que nous devons prêter attention à chacun d'entre eux pour assurer la paix et la sécurité à long terme. À cet égard, il est nécessaire de souligner que le travail de l'OSCE a la même importance dans les trois dimensions et sert à cette fin. L'UE s'efforcera, autant que possible, de contribuer à ses activités au niveau politique et militaire, économique et environnemental ainsi qu'humain.

Pour finir,  je voudrais souligner la nécessité de coordonner les activités menées par l'UE et l'OSCE afin de les rendre plus efficaces et d'éviter la duplication. La présidence slovène fera de son mieux pour améliorer et approfondir  la coopération entre l'UE et l'OSCE en abordant les questions qui sont ouvertes. À ce titre, nous souhaitons une coopération fructueuse avec la présidence finlandaise. Dans l'esprit de notre devise « Synergie pour l'Europe », nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour vous apporter notre soutien.

Merci.

 

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Date: 29.01.2008