À l’invitation de Fukushiro Nukaga, ministre des finances japonais, Andrej Bajuk, ministre slovène des finances et président du Conseil des Affaires économiques et financières (ECOFIN), a participé à la réunion des ministres des finances des pays du G8 qui a eu lieu les 13 et 14 juin à Osaka, au Japon. Lors de cette réunion, M. Bajuk a pris part aux discussions en tant que président de l’ECOFIN et porte-parole des positions coordonnées de l’UE. Les ministres des finances ont échangé leurs vues sur trois questions importantes : les perspectives macroéconomiques, y compris la situation des marchés financiers, les prix des denrées alimentaires et du pétrole et les changements climatiques.
Les ministres des finances des pays du G8 se sont réunis dans le cadre des préparations du sommet des chefs d'État et de gouvernement du G8. En ce qui concerne la conjoncture économique mondiale, les ministres ont adopté une déclaration conjointe, tout en soulignant l'existence de risques de ralentissement de la croissance économique, comme le laissent craindre la baisse des prix immobiliers aux États-Unis, les incertitudes persistantes sur les marchés financiers et la hausse des prix des matières premières, surtout du pétrole et des denrées alimentaires. M. Bajuk a rappelé la situation de l'UE : « En général, l'Europe résiste bien au ralentissement économique mondial, tirant profit de la mise en œuvre efficace de réformes structurelles radicales et de la réduction sensible de ses déficits publics. À cause des chocs extérieurs, la croissance économique en 2008 et 2009 sera inférieure à celle prévue, mais toutefois près du niveau de croissance potentielle. »
Durant les derniers mois, la situation des marchés financiers s'est améliorée dans une certaine mesure ; cependant, des tensions persistent, particulièrement sur les marchés monétaires et sur les marchés du crédit. Les taux d'intérêt restent élevés. Les institutions financières passent par pertes et profits les créances irrécouvrables de manière plus transparente et plus ordonnée et, le cas échéant, mobilisent des capitaux supplémentaires. À cet égard, le ministre slovène des finances a rappelé les mesures prises au niveau de l’UE : « L'Union européenne a réagi à ces bouleversements sans délai en adoptant des mesures visant à renforcer la résistance de notre secteur financier. Au cours de la présidence slovène de l'UE, nous avons adopté bon nombre de décisions importantes pour renforcer la stabilité financière de l'UE, l'une des plus importantes étant la signature du protocole d'accord sur la coopération entre les ministres des finances, les banques centrales et les autorités de contrôle dans le domaine de la stabilité financière. Le protocole d’accord a été signé par l’ensemble des 118 parties et est entré en vigueur le 1er juin 2008 ».
Comme les autres régions du monde, l'Union européenne est confrontée à une inflation croissante découlant principalement de la hausse des prix du pétrole et des denrées alimentaires. En ce qui concerne le prix du pétrole, la déclaration conjointe adoptée à l'issue de la réunion ministérielle du G8 met en relief des mesures du côté de la demande, notamment l'augmentation de l'efficacité énergétique, l'accroissement des investissements dans les sources d'énergie alternatives et la diversification des sources énergétiques. Pour ce qui est de l'offre, les ministres des finances du G8 ont appelé les pays de l'OPEP et les autres pays producteurs de pétrole à investir en vue d’accroître leur production et leurs capacités de raffinage. Afin de résoudre à court terme les problèmes liés à la flambée des prix des denrées alimentaires, les ministres ont engagé la communauté internationale à accroître son aide aux pays les plus pauvres et ont souligné l'importance de l'augmentation de la production alimentaire à long terme. La hausse du prix du pétrole et des denrées alimentaires devient une véritable urgence planétaire; pour cette raison, il faut trouver des solutions au niveau international. À cet égard, M. Bajuk a présenté la position de l'Union européenne : « Pour l'Union européenne, il est essentiel d’apaiser les anticipations inflationnistes. Il est nécessaire de mettre en place une approche globale au plus haut niveau en matière de dépenses du côté de l'offre. Les États membres de l’UE éviteront les mesures de distortion pour répondre à la hausse du prix du pétrole et des matières premières afin de ne pas entraver les adaptations nécessaires des opérateurs économiques. »
En ce qui concerne les changements climatiques, les ministres des finances du G8 ont salué et soutenu la mise en place d'un nouvel instrument de financement de l'infrastructure environnementale. Celui-ci permettra de financer des projets dans le domaine des technologies propres, de la prévention de la destruction des forêts ainsi que du développement économique durable des pays en voie de développement. A cette occasion, M. Bajuk a souligné qu’ « il n’était possible de relever efficacement les défis climatiques qu’au niveau international, avec la participation des principales économies mondiales. À cet égard, l’Union européenne a déjà établi sa propre stratégie globale visant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% d'ici 2020 et à augmenter l'exploitation des sources d'énergie renouvelables. »
