Le 21e sommet entre l'Union européenne et la Fédération de Russie, qui s'est déroulé dans une atmosphère amicale à Khanti-Mansiisk, a répondu aux attentes des deux parties quant à leurs relations bilatérales actuelles. Les dirigeants de l'UE et de la Fédération de Russie ont salué l’impulsion donnée à l'approfondissement de leur partenariat stratégique dans le prolongement des négociations sur un nouvel accord-cadre entre l'Union européenne et la Fédération de Russie.
Ce sentiment de renouveau est d'autant plus important que le sommet Union européenne – Fédération de Russie était conduit pour la première fois par Dmitri Medvedev, le nouveau président de la Fédération de Russie, et que la présidence de l'UE était assumée, également pour la première fois, par un nouvel État membre, ayant adhéré à l’UE durant la dernière grande vague d'élargissement. La Slovénie est également le premier État slave à la tête du Conseil de l'UE.
Le sommet de Khanti-Mansiisk a réaffirmé que, dans la planification de leurs stratégies visant à relever efficacement les défis du 21e siècle, les deux parties comptaient également sur le renforcement de leur partenariat. Janez Janša, président du Conseil européen, a affirmé à cette occasion : « Le partenariat est l’un des principaux éléments du succès tant de l’Union européenne que de la Fédération de Russie au 21e siècle. »
Les débats menés lors du sommet ont confirmé que l'Union européenne et la Fédération de Russie avaient déjà réussi à développer une coopération étroite dans le cadre juridique existant. Lors de l'examen de l’état d’avancement des feuilles de route pour les quatre espaces communs, à savoir de l’ économie, de la liberté, la justice et la sécurité, de la sécurité extérieure, ainsi que de la recherche, l’éducation et la culture, les deux parties se sont déclarées satisfaites des résultats accomplis durant le premier semestre 2008.
Les défis économiques planétaires actuels et la coopération entre l'Union européenne et la Fédération de Russie dans ce domaine étaient l'un des sujets principaux du sommet. Un débat ouvert a confirmé que tant l'économie de l'Union européenne que celle de la Fédération de Russie avaient bien supporté les premiers effets des bouleversements sur les marchés financiers et des matières premières. En même temps, les deux parties sont convenues que certains événements ne pouvaient être compris que dans le cadre de tendances à long terme et que, en conséquence, elles devaient s'y adapter structurellement. La plupart de ces efforts viseront à la création d'un marché ouvert et intégré.
L'Union européenne est le principal partenaire commercial de la Fédération de Russie, immédiatement après les États-Unis et la Chine. Durant la période 2000-2007, les échanges commerciaux entre les deux parties ont presque triplé pour atteindre 233 de milliards d’euros, et la part de la Russie dans le total du commerce extérieur de biens de l’UE27 a presque doublé entre 2000 et 2006.
En 2007, les flux d'investissements directs étrangers (IDE) de l'UE en Russie se sont élevés à plus de 17 milliards d'euros. Les investissements directs russes dans l'UE en 2007 ont, pour leur part, triplé par rapport à 2004.
Ces échanges pourront encore se renforcer en fonction de l'intégration de la Fédération de Russie dans l'économie mondiale. L'Union européenne s'est félicitée du progrès réalisé par la Fédération de Russie dans son intégration à l'Organisation mondiale de commerce, tout en exprimant son désir de voir les dernières entraves à la réalisation de cet objectif abolies d’ici fin de l’année.
Les échanges de l'Union européenne avec la Fédération de Russie dans le domaine stratégique de l'énergie sont d’une importance tout à fait particulière, les produits énergétiques représentant deux tiers des exportations russes vers l'UE qui enregistre un déficit commercial de 92 milliards d'euros dans les échanges de produits primaires. L'UE est le premier importateur de produits énergétiques russes, la Fédération de Russie étant également le premier fournisseur d'énergie de l'Union européenne. Le sommet a confirmé l'importance d'un dialogue ouvert sur l'énergie et l’intérêt mutuel au renforcement de la coopération par le biais d’instruments susceptibles d’assurer aux deux parties la prévisibilité et la sécurité de l'offre et de la demande. L’UE a rappelé l'importance de mettre en œuvre, dans les meilleurs délais, un mécanisme d'alerte précoce.
L'Union européenne s'est également déclarée disposée à toute coopération ultérieure dans le domaine de la lutte contre le changement climatique. La Fédération de Russie est un partenaire de premier ordre également en raison du rôle qu’elle joue au sein des forums tels que le G8 et le G8 + 5. Les résultats encourageants des réunions qui se sont tenues en juin au Japon sauraient être une impulsion décisive pour le succès de ce processus dans le cadre des Nations Unies.
En ce qui concerne la mise en œuvre de la feuille de route consacrée à l'espace commun de la recherche, de l'éducation et de la culture, une étape importante a été franchie grâce à la première réunion du Conseil de partenariat permanent UE-Russie consacré à la recherche, en mai à Ljubljana.
En avril s'est tenue la réunion du Conseil de partenariat permanent UE-Russie consacré à l'espace de liberté, de sécurité de justice; durant ce même mois, toujours à Ljubljana, se sont également déroulées les consultations régulières en matière de droits de l'homme. Les droits de l'homme sont une valeur fondamentale du partenariat UE-Russie. Par conséquent, les questions y afférentes sont toujours un point majeur du programme, celles-ci n’excluant pas des différences de vues sur lesquelles les deux parties se déclarent disponibles et disposées à mener un débat ouvert, ceci témoignant de la maturité de leurs relations.
Dans le cadre de l'espace commun de sécurité extérieure, l'UE et la Fédération de Russie prennent en charge une responsabilité partagée quant à la recherche de solutions aux enjeux mondiaux, ceci pouvant passer par une coopération multilatérale. Les deux parties ont souligné l’importance d’une coopération sur le terrain, en citant, à titre d’exemple, l'inclusion de la Fédération de Russie dans la mission EUFOR Tchad/ République centrafricaine.
Le sommet a également permis de procéder à un échange de vues plus ample en matière d'affaires internationales. Une attention particulière a été consacrée à la résolution des conflits gelés dans le voisinage commun, au processus de paix au Proche-Orient, au programme nucléaire iranien et à la situation en Afghanistan.
Deux déclarations ont été adoptées: l’une sur le lancement de négociations sur un nouvel accord de partenariat et de coopération UE - Fédération de Russie et l’autre sur la coopération transfrontalière. Cette dernière confirme l'accord relatif aux sept projets de coopération transfrontalière visant à promouvoir le développement économique et social des régions frontalières. L’UE s’est félicitée de l’engagement dont la Fédération de Russie avait fait preuve en allouant des fonds financiers considérables à ces projets.
Le sommet de Khanti-Mansiisk a été organisé par le président russe Dmitri Medvedev. L’Union européenne était représentée par Janez Janša, président du gouvernement slovène et du Conseil européen, et José Manuel Barroso, président de la Commission européenne. Janez Janša était assisté par Javier Solana, Haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune et secrétaire général du Conseil de l'Union européenne, et M. Andrej Vizjak, le ministre slovène de l'Economie. Le président de la Commission européenne était accompagné des commissaires Benita Ferrero Waldner et Peter Mandelson. M. Sergei Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a également participé au sommet.
