Pas moins de 250 millions d'habitants de l'Union européenne utilisent l'Internet, dont 80 pour cent des connexions haut débit. Les technologies d'information et de communication (TIC) représentent l'un des principaux moteurs de la modernisation économique et sociale: telle était la conclusion des participants à la conférence de deux jours ouverte le 13 mai 2008 à Brdo pri Kranju et intitulée Société de l'information à la croisée des chemins. Organisée par la présidence slovène et la Commission européenne, cette rencontre est consacrée au rapport intérimaire de la stratégie i2010 (i2010 – Une société de l'information pour la croissance et l'emploi) qui, lancée en 2005 en tant que premier cadre harmonisé pour la politique de coordination de la société européenne de l'information, proposait les trois priorités suivantes: la mise en place d'un espace européen unique de l'information, le renforcement de l'innovation et de l'investissement dans la recherche sur les TIC, et la mise en œuvre d'une société de l'information fondée sur l'inclusion (favorisant la croissance et l'emploi tout en respectant le développement durable et privilégiant l'amélioration des services publiques et la qualité de vie).
Le rapport intérimaire sur la concrétisation de l'initiative i2010 réaffirme, pour sa part, la contribution considérable et le rôle des TIC quant au développement économique et social, ainsi que l'apport des politiques appropriées en matière de société de l'information et de médias à l'atteinte des objectifs de Lisbonne. Pour cette raison, la présente conférence sera axée sur les thèmes ayant une importance stratégique croissante en ce qui concerne la compétitivité et l'affirmation des TIC en Europe, à savoir le futur développement des réseaux et d'Internet (nouvelles générations) et la réduction de la fracture numérique, la mise en œuvre des services transeuropéens (garantie de l'efficacité et du bon fonctionnement du marché commun des produits et des services avancés en ligne), ainsi que les aspects de l'utilisateur final en tant que consommateur et co-créateur actif du contenu numérique.
Par rapport à d'autres régions industrielles, l'Europe persiste à sous-exploiter son potentiel économique de plus grand marché dans les pays développés, son taux d'investissement dans les TIC étant encore trop faible. Si le rapport intérimaire montre les résultats positifs de la concrétisation de la stratégie dans les États membres, «des écarts considérables subsistent entre les pays européens plus ou moins développés, susceptibles de menacer leur progression cohérente dans l'avenir», a affirmé Mme Mojca Kucler Dolinar, coprésidente du Conseil «Transports, télécommunications et énergie» et ministre slovène de l'enseignement supérieur, des sciences et de la technologie. Selon elle, «il faut programmer les activités et les politiques qui favoriseront la compétitivité et réduiront les différences entre les plus et les moins performants, enrayant ainsi le morcellement entre les États membres». En se référant au rapport intérimaire, la ministre slovène a souligné également la promotion de la libre circulation des connaissances et de l'innovation, c'est-à-dire de la «cinquième liberté», ainsi que la nécessité de coordonner l'activité de tous les États membres et leur coopération, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre des instruments de développement au niveau national ou européen (par exemple le programme TIC dans le 7e programme cadre) et dans le cadre des fonds structurels européens.