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Avril

03.04.2008

Discours de la ministre de la santé, Mme Zofija Mazej Kukovič, à la 3ème conférence européenne sur les politiques en matière d’alcool – Building Capacity for Action


Monsieur le Ministre, cher Bernart Soria, Mesdames et Messieurs les ministres et chers collègues de Suède et d’Estonie, Monsieur le Directeur régional de l’Organisation mondiale de la santé et Monsieur le Directeur général de la Commission européenne, Monsieur le maire de Barcelone et chers hôtes, représentants des États membres et des régions, Mesdames et Messieurs les participants à cette conférence,

J’ai l’immense plaisir de vous accueillir à la Conférence européenne sur les politiques en matière d’alcool – « Building Capacity for Action ». Je voudrais avant tout remercier le gouvernement espagnol et, en particulier, le ministère espagnol de la santé et de la consommation qui nous ont permis de tenir cet important événement de la présidence slovène dans le merveilleux cadre de la ville de Barcelone. Je remercie également le gouvernement régional de Catalogne et le maire de la ville de Barcelone pour leur hospitalité et les efforts déployés pour l’organisation de cette conférence. Les Slovènes possèdent de bons souvenirs de Barcelone : en effet, les Jeux olympiques de 1992, année de la première participation de la Slovénie à cette compétition en tant que pays indépendant, marquèrent le début d’une série de victoires pour nos rameurs, devenus par la suite champions olympiques en décrochant deux médailles de bronze.

La présidence représente un grand honneur pour la Slovénie qui est le premier des nouveaux Etats membres à pouvoir en jouir. Nous voulons nous acquitter de cette tâche jusqu’à son terme de manière responsable et parachever ainsi le programme de 18 mois entamé par le Portugal et l’Allemagne. Un des principaux thèmes de ce programme vise à améliorer la santé des citoyens de la Communauté européenne et, en particulier, à assurer des conditions qui permettront à tous d’adopter un mode de vie sain.

La Slovénie a choisi comme thème principal de sa présidence la gestion du cancer. Ce choix n’est pas fortuit : les chiffres montrent, en effet, que le nombre de malades atteints de cette maladie est en augmentation dans tous nos pays et, ce, malgré les grands efforts déployés dans ce domaine. Au sein de l’UE, un habitant sur trois sera atteint du cancer et un sur quatre en mourra également. La charge représentée par le cancer ne fera que croître à l’avenir en raison de l’augmentation de l’espérance de vie et du vieillissement de la population. De nombreux types de cancer sont directement liés à des facteurs de risque engendrés par le mode de vie.

Mesdames et Messieurs,

Le cancer est une des maladies chroniques non contagieuses liées au mode de vie, auxquelles nous sommes confrontés tant dans les pays développés que dans ceux en voie de développement. Lors de la conférence qui s’est tenue en Slovénie, à Brdo en février dernier, intitulée « Comment réduire le poids du cancer ? », les experts et les hauts représentants des États, de la Commission européenne et de l’Organisation mondiale de la santé ont constaté qu'il était urgent d'agir de manière globale et équilibrée afin d'endiguer l'augmentation des maladies chroniques non contagieuses en s'attachant, notamment, à la prévention, à la détection et au traitement précoces ainsi qu'à la réadaptation des malades. Lors de cette conférence, il a été clairement affirmé qu’il était possible de prévenir le cancer et d’autres maladies chroniques et que de nombreuses mesures efficaces et abordables dans le domaine de la prévention avaient déjà été prises par le passé ; il est temps, à présent, de commencer à les mettre en œuvre.

Dans le cadre du projet BATON, inclus dans le programme de 18 mois des présidences allemande, portugaise et slovène, une attention particulière a été portée aux sujets ayant trait à une alimentation saine, à l’activité physique et, par conséquent, à l’obésité. Lors de la conférence portant sur les « Politiques interministérielles en faveur d’une alimentation saine et de l’activité physique », qui s’est déroulée à Radenci au début du mois de mars de cette année, la Slovénie a souligné, en particulier, la nécessité de mettre en place une coopération interministérielle pour garantir une alimentation saine et développer l’activité physique et de prévenir les maladies chroniques non contagieuses. Nous avons présenté l’exemple de bonne pratique de la région de Pomurje, en Slovénie, où nous avons atteint un haut niveau de coopération interministérielle, ainsi qu’intergénérationnelle et interculturelle, afin d’assurer des conditions permettant à chaque citoyen de mener une vie saine. La région de Pomurje est parvenue avec succès à inclure la santé à la fois en tant que condition primordiale et objectif de développement dans tous ses programmes de développement. Je voudrais personnellement souligner que le succès dépend également de la continuité de nos efforts. Je m’en réjouis d’autant plus que nous avons passé le relais à la France qui présidera le Conseil de l’UE après nous.

L’alcool représente un facteur de risque important pour le cancer et pour de nombreuses autres maladies et affections chroniques. L’abus d’alcool présente non seulement des risques directs pour celui qui boit mais aussi pour son entourage. Conduire et travailler sous l’influence de l’alcool, la consommation d’alcool durant la grossesse, la violence liée à la consommation excessive d’alcool sont trop souvent causes de mort prématurée, notamment chez les jeunes, d’invalidité et de détresse sociale. Plus de 7% des maladies et des morts précoces dans nos pays sont liées à la consommation excessive de boissons alcoolisées et représentent, par ailleurs, un fardeau économique. Au niveau européen, les frais engendrés par la consommation abusive d’alcool et les conséquences sur ceux qui ne boivent pas ont été évalués à 125 milliards d’euros par an, soit 1,3% du produit national brut.

Mesdames et Messieurs,

Nous avons rassemblé suffisamment de données au cours des dernières années pour pouvoir déterminer comment et à quels niveaux il faut agir afin d’être efficaces. La conférence ministérielle de l’Organisation mondiale de la santé sur les jeunes et l’alcool, organisée à Stockholm en 2001 par le gouvernement suédois, représente une étape importante dans la prise de conscience que la consommation excessive d’alcool n’est pas seulement un problème qui touche les personnes d’âge moyen ou plus âgées, ni uniquement un problème de dépendance à l’alcool, mais bien un véritable problème de santé publique qui ne pourra être résolu que par l’éducation, la formation ou par des mesures internes au monde médical, comme le précise la déclaration de la conférence susmentionnée.

La même année, le Conseil de l’UE a adopté une recommandation sur la consommation d’alcool chez les jeunes et a demandé à la Commission européenne que des mesures résolues soient communiquées et mises en œuvre en lui demandant, par ailleurs, de préparer une stratégie qui viendrait compléter les politiques nationales en matière de réduction des dommages liés à la consommation excessive d’alcool. En juin 2006, la Commission européenne a présenté son rapport « L'alcool en Europe – une perspective de santé publique » dans lequel elle présente, sur plus de 400 pages, les causes de la consommation excessive d'alcool, ses conséquences sur la santé, l'économie et la société, mais aussi ce qui me semble le plus important, les moyens efficaces pour y remédier.

S’en est suivie une communication au Conseil de l’UE dans laquelle la Commission européenne a défini la Stratégie européenne visant à réduire les dommages liés à l’alcool. Cette dernière établit cinq priorités en vue de réduire la consommation nocive et dangereuse d'alcool dans l'Union européenne. Pour chacune de ces priorités, elle expose la justification de l'action et souligne les bonnes pratiques mises en œuvre dans les États membres. Dans ce contexte, nous avons, lors du 55e Comité régional de 2005, confirmé la stratégie-cadre de la politique en matière d’alcool pour la région européenne de l’OMS, celle-ci constituant une bonne base pour l’élaboration de mesures pour cette région.

Les objectifs sont clairs, nous savons ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas – il est temps de commencer à agir !

L'intitulé de la conférence « Building capacity for Action » nous incite, en fait, déjà à agir. Elle s’inscrit dans un engagement plus large des différents partenaires qui s’efforcent, dans le cadre du projet européen « Building Capacity » dirigé par l’Institut pour la protection de la santé de la République de Slovénie et avec le soutien de la Commission européenne, de mobiliser les forces politiques et professionnelles ainsi que le grand public pour concrétiser les importants engagements pris ces dernières années dans le domaine de la prévention des dommages liés à l’alcool.

Le slogan de la présidence slovène est SI-NERGIE pour l’Europe. Une synergie non seulement au niveau de la planification mais surtout au niveau de l’action. L’action réclame une volonté politique, des capacités humaines, des moyens concrets ainsi que des outils adéquats pour la mise en œuvre des objectifs concrets. Cela signifie aussi poursuivre ce qui a déjà été réalisé et évaluer nos activités afin d'optimiser nos résultats. Enfin, cela signifie un échange d’expériences, de connaissances et de bonnes pratiques, sans oublier l'importance de communiquer les expériences moins réussies pour éviter de répéter les mêmes erreurs.

Un des avantages de l’Union européenne est que chaque État membre a pu développer dans le cadre des institutions européennes des politiques et des pratiques qui pourront servir de modèles à chacun d’entre-nous. Il s’agit véritablement d’un de nos plus grands atouts dont il convient de prendre davantage conscience et de profiter au sein de l’Union européenne. A cet égard, nous souhaitons durant notre présidence stimuler l’échange de bonnes pratiques.

Je suis persuadée que cette conférence permettra un échange d’expériences et de bonnes pratiques tant entre les États et les régions qu’entre les hommes politiques, les experts, les représentants de la société civile et le secteur privé, bref, entre tous ceux qui souhaitent contribuer à réduire les dommages liés à la consommation excessive d’alcool.

Nous ne pourrons réussir que si notre travail se poursuit.

 

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Date: 04.04.2008