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Février

21.02.2008

Discours du ministre de l'Intérieur slovène Dragutin Mate sur la sécurite comme valeur commune et la libéralisation du régime des visas avec le Monténégro


Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Commissaire, Madame la Ministre, Messieurs les Ministres, mes chers collègues, Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi tout d'abord d’exprimer, au nom de la présidence du Conseil de l'UE, ma grande satisfaction et mes plus cordiales félicitations au Ministère de l'Intérieur du Monténégro et au Centre pour le contrôle des forces armées de Genève (DCAF) pour l'organisation de cette conférence. J'aimerais également vous féliciter et vous témoigner ma gratitude pour les progrès remarquables réalisés au cours des dernières années.

Bien qu’en principe nous exercions nos devoirs chacun de notre côté de la frontière, nous prenons de plus en plus conscience d’être du même côté dans la lutte contre toute forme de crime, de terrorisme et d’autres risques menaçant la sécurité. Cette sensibilisation accrue est accompagnée d’activités concrètes et d’une coopération renforcée entre les forces de police nationale et frontalière de toutes origines. Suite aux événements tristes et tragiques dans les Balkans occidentaux, les pays de cette région établissent des liens de plus en plus forts, fondés sur des bases solides et sur le respect mutuel. La coopération plus étroite dans les domaines économique, culturel, informatique et autres s’accompagne également d’une coopération plus intensive dans la lutte contre toute forme de crime et de terrorisme.

La coopération policière transfrontalière est déjà passée du niveau individuel, basé sur les relations entre les individus, au niveau institutionnel. Les pays de la région ont déjà conclu beaucoup d'accords relatifs à la coopération policière transfrontalière et vous avez déjà accompli bien des progrès. Je crois que le passage du niveau bilatéral au niveau régional dans le domaine de la coopération policière est d’une grande importance. La signature d’une convention moderne et complète relative à la coopération policière dans l’Europe du Sud-est constitue un progrès remarquable ayant des effets bénéfiques non seulement pour la population des parties contractantes mais aussi dans un contexte plus large.

La ratification de cette convention par l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la Macédoine et la Serbie est porteuse d’un message politique fort sur la volonté et les capacités de la région quand il s’agit de travailler à  accroître le niveau de sécurité sur son territoire et au-delà de ses frontières. Il est encore plus important que la convention soit basée sur la garantie des droits de l’homme fondamentaux et reflète dans la région les standards les plus modernes appliqués dans les États membres de l’UE. Cela représente sans doute un progrès important, remarqué par le Conseil de l'UE et, j’en suis sûr, par la Commission européenne.

J’ai été informé que cette conférence devrait aboutir à la signature de quelques accords d’application et de protocoles qui serviront de base juridique à l’application de la convention ; ont également été élaborés des accords et protocoles sur le point d’être appliqués concernant la coopération policière transfrontalière efficace en matière d’activités policières aux frontières. Je suis donc informé de ce que les bases juridiques nécessaires à une coopération policière frontalière efficace sont déjà mises en place.

Néanmoins, je suis convaincu que personne ne pense que le travail est déjà près d’être achevé. Je suis également informé de ce que les pays de la région ont réalisé des progrès remarquables par l’intermédiaire de diverses activités, ateliers, séminaires et projets qui ont eu lieu dans l’un ou l’autre des pays concernés ou dans la région entière. Sur ce point, il faut reconnaître que les activités effectuées par DCAF à l'aide des experts les plus qualifiés de toute l'Europe, sont vraiment extraordinaires. Les résultats obtenus dans les domaines des réformes juridiques, de la gestion, de l’éducation, de l'analyse des risques, du support technique et de l'investigation du crime transfrontalier sont très convaincants. J'ai le plaisir de constater que les experts slovènes les plus qualifiés s’engagent de manière très active dans ces activités. Ils ont dans tous les domaines des expériences très riches datant de la période de rapprochement de la Slovénie avec l'UE ; leurs compétences et expériences ont contribué à l’adhésion de la Slovénie à l’espace Schengen le 21 décembre 2007.

Depuis le 1er janvier la Slovénie assume la présidence du Conseil de l’UE en tant que premier État membre récemment entré. C’est une reconnaissance prestigieuse et importante qui témoigne de ce que la Slovénie a réalisé des progrès significatifs depuis 1991, mais c’est également une grande responsabilité. Convaincu que tous les pays des Balkans occidentaux ont un avenir européen, le gouvernement de la République de Slovénie a décidé de choisir les Balkans occidentaux comme l’une des priorités de sa présidence.

La sécurité n’est pas une valeur qui peut être réduite au territoire d’un seul pays. La situation d’un pays en matière de sécurité des incidences sur la sécurité dans la région, sur le continent et même à l’échelle mondiale. Une lutte efficace contre la criminalité, le terrorisme et l’immigration illégale peut être comparée à une chaîne dont la force est dans le maillon le plus faible. Afin d’éviter que l'Union européenne et l’espace Schengen soient considérés comme une forteresse, la Slovénie a fait de l’accroissement de la sécurité et de la liberté dans les Balkans occidentaux une priorité de sa présidence dans le domaine de la justice et des affaires intérieures.

Dans ce but, nous avons prévu une série d'activités et d'initiatives. Permettez-moi d'en citer quelques unes. Comme vous le savez déjà, dans l'UE, les priorités relatives à la lutte contre le crime organisé sont définies sur la base de l'EMCO (évaluation de la menace que représente la criminalité organisée). Étant donné qu'au sein de l'UE, les expériences dans ce domaine sont excellentes, nous avons décidé de proposer aux pays des Balkans occidentaux l'exécution de l'EMCO dans l'Europe du Sud-est. Avec EUROPOL et l'Autriche, nous avons déjà élaboré un projet détaillé. Par ailleurs, le consensus politique a déjà été atteint en octobre dernier à Brdo. Au mois de mars, un séminaire-kick off  sera organisé sur ce sujet-là et, au mois d'avril, une formation spéciale sera réalisée pour ceux qui, dans l'avenir, travailleront sur l'EMCO dans vos pays respectifs.

J'ai déjà informé mon collègue autrichien que la Slovénie était prête à collaborer au projet ILECUS. Nous participons activement à la rénovation du centre SECI et aux négociations relatives à la convention SELEC. Nous collaborons avec le Commissaire Frattini pour apporter des modifications au régime des visas.

Comme je viens de le dire, la République de Slovénie soutient le développement dans le domaine de la sécurité dans la région des Balkans occidentaux. Étant donné que nous considérons les activités effectuées dans cette région par le DCAF comme étant un grand avantage, j’ai été mandaté par le gouvernement de la République de Slovénie pour signer un accord de coopération entre le Ministère de l'Intérieur et le Centre pour le contrôle des forces armées de Genève. Je voulais également exprimer ma satisfaction concernant le fait que le DCAF a décidé de fonder une filiale à Ljubljana, centrée surtout sur la région des Balkans occidentaux. Le Ministère de l'Intérieur apportera à cette institution une aide matérielle et des renforts en personnel.

Je tiens à souhaiter un très bon travail à tous les participants à cette conférence. Je vois que la conférence est conçue de telle façon qu'elle permet de relier les niveaux politique et professionnel. Je suis content de voir dans la salle un grand nombre d'experts de l'UE et de la région des Balkans occidentaux. Cette conférence représente une bonne opportunité pour tous les participants puisqu'ils ont la possibilité d'obtenir des informations directement, et nous, ministres, avons l'occasion de connaître les positions techniques des autres pays. L'organisation de telles conférences aide à stimuler et à établir un lien de confiance mutuelle au niveau tant horizontal que vertical. Le succès et le progrès dépendent tant de la volonté politique que de la qualification des experts participant. D'après mes expériences (acquises aussi lors des travaux visant à assurer les standards de Schengen) la continuité en ce qui concerne le personnel technique est un des éléments clés sans lequel on ne saurait imaginer un progrès rapide.

Les documents joints à l'invitation témoignent de ce que le programme de travail pour 2008 est extrêmement ambitieux. La République de Slovénie soutiendra le programme autant que possible.

A la fin, je voulais remercier le Ministre de l'Intérieur, M. Jusuf Kalamperovič, et le Directeur du DCAF, M. Theodor Winkler, de leur aimable invitation à la conférence, et souhaiter à tous les participants une bonne mise en œuvre du programme une fois la conférence terminée, pour que nous puissions réaliser une grande avancée durant les douze mois qui viennent.

 

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Date: 21.02.2008