Monsieur le Général, Messieurs les officiers, Mesdames et messieurs,
C'est une grande joie pour moi de m'adresser à vous au début de cette importante rencontre. J'ai conscience de ses enjeux et également du fait qu'il s'agit de la première rencontre ayant trait au domaine de la politique européenne de sécurité et de défense que nous avons l'opportunité d'accueillir ici, à Brdo, en Slovénie. C'est purquoi je vous souhaite la bienvenue chez nous et un bon séjour en Slovénie !
Comme vous avez sans aucun doute été déjà informés des priorités que la Slovénie s'est fixées pour sa présidence, je ne vais pas m'y arrêter spécialement. Cependant, je souhaiterais souligner certains sujets qui relient de façon indissociable la politique européenne de sécurité et de défense et les grandes priorités plus larges de l'UE comme, par exemple, l'élargissement et la Convention de Lisbonne, les changements climatiques, la libre circulation du savoir, le dialogue interculturel. Seule une Europe sure et stable, dans un environnement plus large sûr et stable peut offrir toutes les possibiltés de croissance et d'essor économique, ce qui est à la base de ces priorités.
Les Balkans de l'Ouest sont une région où l'UE joue un rôle très important et prouve de fait ses capacités dans le contexte des opérations de la PESD. En raison de la proximité géographique ainsi que des liens historiques, culturels, économiques et politiques existants, la stabilité de cette région est d'une importance capitale pour l'UE et, par conséquent, également pour la Slovénie. Seule la garantie claire d'une perspective européenne pour les pays des Balkans de l'Ouest stabilisera définitivement cette région. Cependant, cette intégration dans l'UE ne sera possible que si la question du Kosovo est résolue d'une manière acceptable pour tous. Le but de notre présence au Kosovo doit être de garantir et de faire respecter les droits de l'homme, l'État de droit et le droit des minorités. Ce sont là, en effet, les valeurs de l'Europe.
Le succès de l'opération “Althée” en Bosnie Herzégovine témoigne, d'un côté, de la coopération satisfaisante entre les différentes organisations internationales, mais aussi de l'unité des membres de l'UE et même au-delà. Seule l'unité peut produire des effets « synergiques » et garantir le succès. Je suis convainvu qu'il en sera ainsi également dans les opérations menées en Afrique. Les conflits ethniques et les catastrophes humanitaires s'étendent de plus en plus sur le continent africain, suscitant l'inquiétude de la communauté internationale. C'est aussi la raison pour laquelle le gouvernement slovène me soutient lorsque je propose que la Slovénie, à plus fort titre maintenant, en tant que présidente, participe à l'opération EUFOR au Tchad et dans la République centre-africaine. Les catastrophes humainitaires qui frappent ces pays nous concernent tous. Aussi ne pouvons-nous pas nous permettre d’essuyer un échec qui entamerait la crédibilité de l’Europe auprès de la communauté internationale et des pays africains. De même, nous souhaitons que l'opération UNAMID soit au plus vite complètement opérationnelle et surtout réussie. Bien sûr, cela ne pourra être le cas sans une coopération efficace avec l'ONU, l'Union africaine et les autres organisations internationales.
Les capacités militaires de l'UE et l'Agence européenne de dérfense sont d'une importance cruciale pour le renforcement à venir de la PESD. Il sera impossible d'atteindre les objectifs définis comme prioritaires dans HG 2010 si nous n'améliorons pas l'élaboration de nos ambitions communes. En d'autres termes, nous ne serons pas capables à l'avenir d'effectuer des opérations, qu'elles soient militaires ou civiles. L'Agence européenne de défence et le Comité militaire de l'UE peuvent, en joignant leurs efforts, faire beaucoup pour que nos projets de capacités soient de qualité et tournés vers l'avenir. De même, je pense qu'un développement harmonisé des capacités civiles et militaires peut beaucoup contribuer à rendre l'espace stratégique plus stable et plus sûr. Je me réjouis des progrès exceptionnels réalisés par l'Agence européenne de défense ainsi que des progrès dans l'élaboration du plan de développement des capacités. Je suis convaincu que les capacités stratégiques en matière d'élaboration permettront une plus grande flexibilité, harmonisation et réactivité de l'UE.
Même si des progrès significatifs ont été accomplis dans le domaine de la coopération entre les partenaires stratégiques, il est possible de faire davantage encore. Seul un dialogue étroit entre l'ONU, l'OTAN et l'UE peut garantir ces progrès et renforcer ainsi l'importance de la coopération en partenariat. Les expériences acquises grâce à la coopération entre l'OTAN, et l'UE, en Bosnie Herzégovine et ailleurs, peuvent nous être d'une aide très précieuse. Je suis parfaitement conscient qu'on peut difficilement s'attendre à des améliorations rapides de la coopération, toutefois il est clair que le dédoublement des efforts est inutile. L'implaccable réalité des opérations exigent que nous soyons complémentaires et rationnels. Sans la recherche de solutions inovantes dans ce domaine, tout progrès sera impossible.
Dans toutes ces tâches importantes, nous ne devons pas perdre de vue la question des droits de l'homme, en particulier la situation des enfants et des femmes dans les conflits armés, car les expériences ne cessent de nous faire sentir l'importance fondamentale de cette question.
Les Balkans de l'Ouest étant notre grande priorité, nous avons décidé d'organiser à la fin de la présidence slovène, en juin 2008, une rencontre informelle des ministres de la défense de l'Europe méridionale et orientale qui contribuera, j'en suis sûr, à faire progresser encore le processus d'intégration des Balkans de l'Ouest.
Mesdames et messieurs, de nombreux défits et un travail intensif nous attendent tous, cependant je suis convaincu que, ensemble et unis, nous serons à la hauteur de notre tâche.
Merci de votre attention et bonne continuation!
