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Mai

05.05.2008

Allocution de M. Janez Janša, Premier Ministre de la Republique de Slovénie et Président du Conseil européen lors de sa rencontre avec les hauts dignitaires religieux


Messieurs les Hauts Dignitaires religieux,
Monsieur le Président du Parlement européen,
Monsieur le Président de la Commission européenne,
Monsieur le Président de la Commission européenne,
Excellences, Mesdames et Messieurs, Chers amis,

Je voudrais, tout d’abord, exprimer toute ma gratitude à notre hôte, le Président de la Commission européenne, qui a consacré la rencontre de cette année à un sujet qui revêt une importance fondamentale pour notre monde moderne. Ceci concerne l'ensemble de l'humanité, indépendamment de la nationalité, de la culture ou de l’origine nationale. Ce n’est pas fortuitement que la lutte contre le changement climatique est une des priorités de la présidence slovène de l'Union européenne. Pour cette raison, nous apprécions tout soutien dans la réalisation des objectifs que nous nous sommes assignés.

« Un crime contre la nature est un péché contre Dieu », tel est l'avertissement proféré par le patriarche Bartholomé Ier. Cet avertissement, de même que les mises en garde des autres pères de l’Eglise, doit être considéré avec le plus grand sérieux. Aujourd’hui, nous courons le risque de miner, par nos actes, le futur des générations à venir.

Les preuves scientifiques sont en effet indéniables. A cause de l’activité humaine, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 70 pour cent au cours de la période 1970-2004. Si nous n’agissons pas rapidement, des régions entières risquent de subir des pénuries alimentaires et la famine. L'approvisionnement en eau se détériorera et l'augmentation du niveau de la mer mettra en péril des villes importantes. Déjà, de nombreux écosystèmes, comme les récifs coralliens et les forêts vierges, se dégradent rapidement, de nombreuses espèces sont menacées d’extinction. A l’avenir, les tempêtes, la sécheresse, les incendies et les inondations auront un impact déterminant sur la vie des femmes et des hommes. Le manque de ressources naturelles, en particulier d’eau, peut devenir le principal facteur de conflit. Le changement climatique est le danger le plus important de notre époque, susceptible de déclencher des flux migratoires jusqu'à présent inimaginables.

 

Qu’est–ce que l’Union européenne a déjà accompli ? Que cherchons-nous à faire actuellement ?

Lors du Conseil européen de printemps, les chefs d'Etat et de Gouvernement ont décidé de réfléchir à des solutions qui nous permettront de répondre efficacement aux défis du changement climatique et aux enjeux énergétiques que cela implique. L'Union européenne s'est fixé deux objectifs essentiels qu'elle voudrait atteindre avant 2020: réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 20 pour cent par rapport à 1990, et accroître la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique générale, celles-ci devant atteindre 20% du bouquet énergétique européen.

L'Union européenne œuvre pour parvenir à un accord global et efficace en décembre prochain à Copenhague. Son objectif est de mettre en place un système de responsabilité commune et différenciée entre les pays de la communauté internationale et de donner une impulsion au transfert de nouvelles technologies respectueuses de l'environnement vers les pays en développement. Nous sommes convaincus que le plan que nous avons adopté en décembre 2007 à Bali est viable. Maintenant, nous devons nous consacrer à sa mise en œuvre, en tenant compte des principes d’interdépendance et d’assistance mutuelle, afin de nous assurer de la participation des nouveaux acteurs mondiaux dans ce processus.

 

Mesdames et Messieurs,

Nos efforts pour préserver notre planète ne s’appliquent pas véritablement à la planète en elle-même. Comme nous l’enseigne Aristote, la nature ne fait rien en vain. La planète survivra, même sans nous. Nous devons donc assister les vulnérables et les faibles, c'est–à–dire nous-mêmes. En 1854, dans son célèbre discours, le chef indien de Seattle proclamait au président Franklin Peirce: « Tous ce qui nuit à la terre, nuit à ses enfants. L’homme n’a pas tissé la toile de la vie, il n’en est qu’un simple fil. Ce que l'homme fait à cette toile, il le fait à lui-même. »

L’environnement ne présente pas seulement une dimension naturelle, mais aussi une dimension sacrée. Les principes de communauté et de loyauté entre l’homme, la nature et le Créateur sont des fondements communs au judaïsme, au christianisme et à l’islam. Le changement climatique nous impose de repenser la manière dont nous canalisons notre imagination, notre créativité et notre esprit d’entreprise afin de créer un monde affranchi de toute dépendance aux combustibles fossiles et, en même temps, plus prospère et plus uni que jamais. Cela ne signifie pas que nous devions faire table rase de ce que nous avons déjà réalisé; nous devons simplement revoir ces réalisations et les réexaminer sous un angle différent.

Cela implique des changements dans les comportements et les valeurs au niveau mondial et également des changements culturels, tant au niveau de la culture de l'existence qu’à celui de la culture de la coexistence. Cela exige également une solidarité interculturelle beaucoup plus importante que celle que nous observons actuellement. Sur ce point, précisément, une initiative de votre part, vous, guides religieux, est d'une importance capitale car les changements complexes ne sont pas faciles à réaliser. Les vielles habitudes ont la vie dure et c’est particulièrement vrai dans notre société moderne.

Nous ne pouvons pas demander aux autres de changer si nous ne sommes pas disposés à changer nous-mêmes. Nous sommes tous liés, en dépit des différences. Le lien qui nous unit est la confiance que nous plaçons en l’humanité et en notre capacité à changer. Que ces quelques considérations soient le point de départ d’une réflexion commune.

Je vous remercie de votre attention.

 

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Date: 06.05.2008