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Mai

07.05.2008

Déclaration de M. Janez Lenarcic, secrétaire d'État, au nom du Conseil de l’UE : Détérioration de la situation en Géorgie


Seul le texte prononcé fait foi!

Mesdames et Messieurs les députés,

Je salue la décision du Parlement européen de mettre le problème de la situation en Géorgie à son ordre du jour puisque les relations entre ce pays et la Fédération de Russie (FR) sont très instables. Au Conseil, nous suivons la situation de très près. Le Conseil des Affaires générales et relations extérieures a discuté de la Géorgie le 29 avril dernier. Le Comité politique et de sécurité a également débattu de ces sujets hier.

La Présidence a répondu le 2 mai au nom de l’UE en publiant une déclaration relative à l’escalade des tensions entre la Géorgie et la Russie. Le Haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune M. Solana s’est entretenu avec le président Saakashvili à deux reprises (le 16 et le 29 avril) et a également rencontré l’envoyé spécial géorgien M. Bakradze le 30 avril. Par ailleurs, la Présidence a discuté des derniers développements avec le ministre des affaires étrangères de la FR, M. Lavrov, lors de la réunion de la troïka UE - Russie au Luxembourg.

Je voudrais souligner que l’UE reste très inquiète quant à la dernière série d’événements qui ont aggravé les tensions entre la Géorgie et la FR. Nous sommes particulièrement inquiets face à :

  • la déclaration d’augmenter le nombre de membres des forces de paix de la Communauté d’Etats indépendants en Abkhazie et d’établir 15 points de contrôle supplémentaires le long de la ligne de frontière administrative,
  • la destruction d’un véhicule aérien sans pilote dans l’espace aérien géorgien le 20 avril dernier,
  • la décision de la RF d’établir des relations officielles avec les institutions des autorités de facto en Ossétie du Sud et Abkhazie, sans l’accord des autorités géorgiennes.

L’UE réitère son ferme engagement pour le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Géorgie dans le cadre des frontières reconnues internationalement, telles qu’elles ont été réaffirmées par la résolution 1808 de l’ONU . L’UE continue à soutenir les efforts internationaux pour une résolution pacifique des conflits en Abhkazie et en Ossétie du Sud. Nous soutenons en particulier les activités des Nations Unies sous l'égide du Groupe d'amis du Secrétaire général de l'ONU ainsi que les efforts de l'OSCE.

L’UE a lancé un appel général à toutes les parties impliquées afin qu’elles s’abstiennent de toute action qui pourrait aggraver les tensions et que soient prises les mesures visant à restaurer la confiance. Dans cette perspective, l’UE accueille positivement la nouvelle initiative du président géorgien pour tenter de résoudre pacifiquement le conflit en Abkhazie. Nous espérons que cela contribuera à établir un dialogue constructif sur ce point. Le représentant spécial de l’UE et la Commission européenne poursuivront ainsi leurs efforts pour renforcer la confiance dans le soutien à la résolution du conflit en Géorgie.

Par ailleurs, l’UE salue la décision de la Fédération de Russie de normaliser ses relations avec la Géorgie dans certains domaines. Cela permettrait d’aboutir à lever les restrictions en matière de visa pour les citoyens géorgiens, de restaurer les communications par voie postale et d'autres mesures positives.

En ce qui concerne la situation de politique intérieure de la Géorgie, je voudrais exprimer l’espoir, au nom de l’UE, que les prochaines élections parlementaires du 21 mai puissent se dérouler librement et régulièrement. Il est important que les autorités géorgiennes prennent toutes les mesures nécessaires pour obtenir la confiance de la population quant au déroulement de ces élections. C’est pourquoi nous applaudissons le lancement du programme d’assistance électorale financé par l’Instrument pour la stabilité. Nous apprécions par ailleurs l’offre de la Pologne qui propose de mettre le président du sénat de Pologne à disposition, pour le dialogue entre le gouvernement et l’opposition.

Tous les partis politiques du gouvernement et de l’opposition doivent tout mettre en œuvre pour améliorer le climat de polarisation présent en Géorgie et pour instaurer une véritable culture politique démocratique.

Pour terminer, je voudrais souligner l’importance cruciale des médias indépendants et libres dans la construction de la démocratie. Une des conditions essentielles à la tenue d’élections libres et régulières est d’octroyer le même accès aux médias aux représentants du gouvernement et à ceux de l’opposition.

Mesdames et Messieurs les députés,

J’aimerais à présent également entendre votre point de vue sur la situation en Géorgie.

Je vous remercie.

 

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Date: 09.05.2008